Un pays à l'arrêt : le shutdown américain entre paralysie et colère populaire
Depuis le 1er octobre, les États-Unis sombrent dans une crise institutionnelle sans précédent. Le shutdown, cette paralysie budgétaire devenue récurrente, a atteint un niveau inédit avec 41 jours de blocage, dépassant le précédent record de 35 jours en 2019. Une situation qui illustre l'incapacité chronique des républicains à gouverner, malgré leur majorité au Congrès.
Un bras de fer politique aux conséquences dramatiques
Au cœur du conflit : un désaccord sur les dépenses fédérales de santé. Les républicains, fidèles à leur logique d'austérité, refusent de pérenniser les subventions temporaires de l'Obamacare, tandis que les démocrates défendent une approche solidaire. Une opposition idéologique qui se paie au prix fort pour les citoyens américains.
Les chiffres sont accablants : 670 000 agents fédéraux en congé sans solde, 730 000 travailleurs essentiels privés de salaire, et des retards en cascade dans les transports aériens. Le Congressional Budget Office estime que chaque semaine de shutdown retire 0,4 point de croissance au PIB, avec un coût total pouvant atteindre 15 milliards de dollars pour le quatrième trimestre.
Une défiance historique envers les institutions
La défiance envers le Congrès, dominé par les républicains, atteint des sommets. Selon un sondage Gallup, près de 80% des Américains jugent négativement l'action du Congrès, une chute de 11 points en un mois. Même au sein du camp présidentiel, l'approbation du Congrès a chuté de 21 points, révélant une crise de légitimité sans précédent.
"Le shutdown est le symptôme d'un système politique à bout de souffle, où l'obstruction systématique prime sur l'intérêt général."
La France observe avec inquiétude
Alors que la France, sous la présidence d'Emmanuel Macron et le gouvernement Lecornu II, tente de consolider ses réformes, la crise américaine rappelle les dangers d'un clivage politique extrême. Un avertissement pour les démocraties occidentales, où la coopération entre partis reste essentielle.
Face à cette paralysie, l'Union européenne, souvent critiquée pour ses lenteurs, apparaît presque comme un modèle de stabilité. Une leçon à méditer pour les États-Unis, où l'extrémisme politique menace désormais la cohésion nationale.
