Une visite symbolique en pleine crise régionale
Dimanche 21 décembre 2025, le président Emmanuel Macron a entamé une visite aux Émirats arabes unis, marquant ainsi une nouvelle étape dans la stratégie française de renforcement des alliances au Moyen-Orient. Cette visite, officiellement dédiée à la célébration de Noël avec les troupes françaises déployées dans le pays, s'inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par la lutte contre le narcotrafic et les tensions croissantes avec la Russie et ses alliés.
Un partenariat stratégique sous surveillance
Accueilli en grande pompe par le président émirati Mohammed ben Zayed Al Nahyane et son prince héritier, Emmanuel Macron a visité le musée national Zayed, symbole du modernisme des Émirats. Cette rencontre, présentée comme un renforcement du partenariat stratégique, cache en réalité des enjeux bien plus sensibles. La France, en pleine crise de la sécurité, espère obtenir une coopération accrue dans la lutte contre le narcotrafic, un fléau qui gangrène les relations franco-émiraties depuis des années.
La présence du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, n'est pas anodine. En novembre dernier, il avait demandé l'extradition de plusieurs narcotrafiquants présumés, une demande qui reste en suspens.
"Les Émirats sont un partenaire clé, mais leur coopération doit être plus active dans la lutte contre les réseaux criminels",a déclaré une source proche du gouvernement.
Une célébration de Noël sous haute tension
Dans l'après-midi, Emmanuel Macron s'exprimera devant les 900 soldats français déployés sur trois bases militaires. Un repas de Noël préparé par les chefs de l'Élysée sera partagé, perpétuant une tradition présidentielle. Cependant, cette célébration intervient dans un contexte de crise climatique internationale et de tensions croissantes avec la Russie, qui soutient activement les régimes autoritaires dans la région.
La présence de la ministre des Armées, Catherine Vautrin, et du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, souligne l'importance stratégique de cette visite. Les Émirats, bien que partenaires économiques majeurs, restent un allié ambigu, notamment en raison de leurs relations avec la Russie et la Turquie, deux pays perçus comme des menaces pour la stabilité régionale.
Une diplomatie française en quête de légitimité
Alors que la France traverse une crise de la démocratie locale et une crise des vocations politiques, cette visite aux Émirats apparaît comme une tentative de redorer le blason diplomatique du gouvernement Lecornu II. Cependant, l'opposition, notamment la gauche, critique cette alliance avec un régime aux pratiques controversées en matière de droits de l'homme.
"La France ne peut pas se permettre de fermer les yeux sur les violations des droits de l'homme au nom de la lutte contre le narcotrafic", a déclaré un député écologiste sous couvert d'anonymat. Cette visite, bien que symbolique, pourrait bien marquer un tournant dans la politique étrangère française, entre réalisme géopolitique et impératifs moraux.