Une gauche fragmentée à dix-huit mois de la présidentielle
La gauche française a offert un spectacle de divisions ce week-end, avec deux figures montantes, Olivier Faure et Raphaël Glucksmann, qui ont affiché des visions stratégiques radicalement opposées pour 2027. Alors que le président Emmanuel Macron et son Premier ministre Sébastien Lecornu tentent de consolider leur majorité, la gauche peine à trouver un consensus.
Trappes vs Pontoise : deux approches, deux publics
Samedi, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a choisi Trappes (Yvelines) pour rassembler les écologistes et les anciens « insoumis » de L’Après. Un choix symbolique, dans une ville marquée par des tensions sociales et une forte présence de la diversité. Dimanche, c’est à Pontoise (Val-d’Oise) que Raphaël Glucksmann, eurodéputé et figure montante de la gauche pro-européenne, a pris la parole aux côtés de poids lourds du hollandisme, dont Bernard Cazeneuve et François Hollande.
Glucksmann : sécurité, écologie et justice sociale
Devant un public majoritairement âgé, Glucksmann a présenté son triptyque pour 2027 : « défense et sécurité », « transition énergétique » et « cohésion sociale ». Une approche qui s’inscrit dans la continuité des valeurs européennes, tout en critiquant ouvertement la droite et l’extrême droite.
« La promesse faite aux travailleurs d’améliorer leurs conditions de vie a été trahie »,
a-t-il martelé, en référence aux politiques récentes du gouvernement Lecornu II. Une pique à peine voilée envers la majorité présidentielle, accusée de négliger les classes populaires.
Faure : l’union des gauches, une nécessité
De son côté, Olivier Faure a insisté sur la nécessité d’une alliance large à gauche, incluant les écologistes et les anciens insoumis. Une stratégie qui contraste avec celle de Glucksmann, plus centrée sur un discours sécuritaire et social. Les deux hommes, pourtant proches sur le fond, semblent désormais engagés dans une course à l’investiture pour 2027.
Un contexte international tendu
Alors que la France s’engage dans des négociations délicates avec l’Algérie et que la guerre en Ukraine continue de peser sur les finances publiques, la gauche française peine à se positionner clairement. Glucksmann, pro-européen convaincu, mise sur un discours ferme face à la Russie et à la Chine, tandis que Faure privilégie une approche plus sociale, en phase avec les attentes des territoires.
Dans un contexte marqué par la crise des vocations politiques, ces divisions pourraient bien jouer en faveur de la majorité présidentielle, qui tente de capitaliser sur l’affaiblissement de l’opposition.