Gilles Simeoni quitte l'exécutif corse pour reconquérir Bastia : un coup politique qui secoue la Corse

Par Mathieu Robin 18/12/2025 à 18:29
Gilles Simeoni quitte l'exécutif corse pour reconquérir Bastia : un coup politique qui secoue la Corse

Gilles Simeoni quitte l'exécutif corse pour se présenter à la mairie de Bastia en 2026. Un choix politique qui relance les débats sur l'autonomie insulaire.

Un retour aux sources aux allures de stratégie politique

Dans un entretien accordé mercredi 17 décembre, Gilles Simeoni, figure emblématique du nationalisme corse, a annoncé son intention de se présenter aux élections municipales de Bastia en 2026. Cette décision, mûrie depuis des mois, marque un tournant dans sa carrière politique et relance les débats sur l’avenir institutionnel de l’île.

Un choix assumé, mais aux implications lourdes

« Ça procède d’un choix mûrement réfléchi, partagé par celles et ceux avec qui j’ai analysé la situation », a déclaré Simeoni, précisant qu’il abandonnerait son poste de président de l’exécutif corse, qu’il occupe depuis dix ans, pour se consacrer pleinement à la mairie de Bastia. Cette décision, présentée comme un retour aux sources, interroge sur les motivations profondes d’un homme qui avait déjà quitté la mairie bastiaise en 2015 pour se consacrer à la politique territoriale.

Un effacement programmé du maire sortant

Pierre Savelli, actuel maire de Bastia, a été informé de cette décision et a accepté de laisser sa place. Simeoni a rendu un hommage « succinct » à son successeur, mais cette transition soulève des questions sur la cohésion du camp autonomiste, déjà fragilisé par les tensions internes. Certains y voient une manœuvre pour recentrer le discours nationaliste sur des enjeux locaux, face à un gouvernement central toujours perçu comme distant.

Un bilan contrasté à l’exécutif corse

En dix ans à la tête de l’exécutif corse, Gilles Simeoni a porté des réformes ambitieuses, notamment sur l’autonomie fiscale et culturelle. Cependant, les critiques n’ont pas manqué, notamment sur la gestion des finances publiques et les retards dans les grands projets infrastructurels. Son retour à Bastia pourrait être interprété comme une fuite en avant, face à un contexte politique national de plus en plus hostile aux particularismes locaux.

Un contexte politique national tendu

Alors que le gouvernement Lecornu II multiplie les mesures centralisatrices, la Corse reste un terrain de confrontation entre les partisans d’une autonomie renforcée et ceux qui défendent l’unité républicaine. Simeoni, en se recentrant sur Bastia, pourrait chercher à éviter un affrontement direct avec l’État, tout en maintenant son influence sur la scène politique insulaire.

Une stratégie risquée

Certains observateurs estiment que cette décision pourrait affaiblir le mouvement autonomiste, déjà fragilisé par les divisions internes. D’autres y voient une opportunité pour Simeoni de se rapprocher des électeurs locaux, lassés par les promesses non tenues de la collectivité territoriale.

« La démocratie locale est en crise, et ce retour aux sources pourrait être perçu comme un signe de proximité, mais aussi comme un repli face aux défis nationaux », analyse un spécialiste des questions corses.

Un symbole fort pour la Corse

Quoi qu’il en soit, cette décision marque un tournant dans la carrière de Gilles Simeoni, qui reste une figure incontournable de la vie politique corse. Son retour à Bastia pourrait redynamiser la ville, mais aussi relancer le débat sur l’avenir institutionnel de l’île, dans un contexte où les tensions avec l’État central ne faiblissent pas.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Votre avis

Commentaires (5)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

A

Apollon 6

il y a 12 heures

En Europe, beaucoup de régions ont plus d'autonomie que la Corse. Pourquoi pas un statut à la catalane ?

0
C

corte

il y a 11 heures

@apollon-6 L'Europe ? Parlons plutôt des promesses non tenues de Paris ! Les Corses en ont marre des discours et veulent des actes !

0
A

Ainhoa

il y a 13 heures

Statistiquement, les élus locaux qui changent de poste trop souvent ont moins d'impact sur les politiques publiques. À méditer...

0
C

Carnac

il y a 13 heures

Simeoni a peut-être raison de se recentrer sur le local. L'autonomie corse est un débat complexe, mais les maires restent les premiers acteurs du terrain.

0
C

corbieres

il y a 14 heures

Encore un élu qui fuit ses responsabilités pour un poste plus visible... La Corse a besoin de stabilité, pas de calculs électoraux !

0
H

Hortense du 38

il y a 14 heures

@corbieres Ahah, comme si les politiques pensaient à autre chose qu'à leur carrière... La Corse, un laboratoire à ego surdimensionnés !

0
V

veronique-de-saint-etienne

il y a 15 heures

Gilles Simeoni quitte l'exécutif corse pour Bastia ? Un vrai coup politique ! La Corse mérite des leaders qui défendent ses spécificités. Paris devrait prendre exemple sur cette volonté d'autonomie locale !

1
Publicité