Un plan national contre l'infertilité enfin annoncé, mais trop tard pour certains
La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a dévoilé lundi 15 décembre 2025 un plan national de lutte contre l'infertilité qui sera lancé dans les prochaines semaines. Une annonce saluée par les associations de patients, mais jugée insuffisante par l'opposition de gauche, qui dénonce un manque de moyens et de volonté politique.
Un comité de pilotage dès janvier, mais des promesses déjà anciennes
Le gouvernement a confirmé que un comité de pilotage se réunira en janvier pour mettre en œuvre ce plan, qui vise à mieux informer, détecter, prévenir et prendre en charge l'infertilité. Parmi les mesures phares, chaque Français de 29 ans recevra dès 2026 un message personnalisé sur sa santé reproductive, une initiative inspirée des recommandations du rapport de 2022.
"Conformément aux préconisations du rapport de 2022, nous allons mettre en œuvre un plan national de lutte contre l'infertilité." — Stéphanie Rist
La droite accuse le gouvernement de retard et d'inaction
L'opposition de droite, menée par Jordan Bardella, a immédiatement critiqué le timing de l'annonce, rappelant qu'Emmanuel Macron avait promis un "grand plan" dès début 2024. "Des mois de retard, des promesses non tenues, et toujours pas de financement concret", a déclaré un porte-parole du Rassemblement National.
Un enjeu de santé publique et de souveraineté démographique
En France, un couple sur huit ou dix rencontre des difficultés à concevoir un enfant. Les causes sont multiples : vieillissement de la population, retard de la parentalité, facteurs environnementaux. La ministre a souligné l'importance d'un accompagnement renforcé par le système de santé, notamment via l'autoconservation d'ovocytes et des consultations dédiées.
La gauche exige des mesures plus ambitieuses
Les partis de gauche, comme La France Insoumise et le Parti Socialiste, ont salué l'annonce mais exigé des moyens supplémentaires. "Ce plan est une bonne première étape, mais il faut des financements à la hauteur des enjeux", a déclaré Manon Aubry. Les écologistes, quant à eux, soulignent la nécessité d'une politique environnementale plus stricte pour réduire les causes de l'infertilité.
Un plan qui s'inscrit dans le "réarmement démographique" de Macron
Cette annonce intervient dans un contexte de baisse continue de la natalité en France, un sujet sensible pour le gouvernement. Emmanuel Macron avait évoqué en 2024 un "réarmement démographique", mais les mesures concrètes ont tardé à venir. Ce plan pourrait être perçu comme une tentative de rattraper le retard avant les élections de 2027.
La recherche et la prévention au cœur des priorités
Le plan inclura des actions sur la prévention, la sensibilisation, la recherche et la prise en charge. Un site d'information sera mis en place, ainsi qu'une offre élargie d'autoconservation d'ovocytes. Cependant, certains experts, comme le professeur Samir Hamamah, coauteur du rapport de 2022, estiment que ces mesures restent insuffisantes face à l'ampleur du problème.
Un sujet qui dépasse les clivages politiques
Si le gouvernement tente de présenter ce plan comme une réponse aux inquiétudes des Français, l'opposition de droite et de gauche y voit avant tout une manœuvre électorale. Les associations de patients, elles, espèrent que ce plan se traduira enfin par des actes concrets et non par de simples déclarations.