Un récit intime et politique
À 70 ans, Nicolas Sarkozy publie Le journal d'un prisonnier, un témoignage de 213 pages écrit en cellule. Ce livre, qui sortira mercredi, est bien plus qu'un récit carcéral : c'est une charge contre un système judiciaire qu'il juge partial.
Une incarcération traumatisante
Condamné pour association de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, l'ancien président décrit avec amertume son séjour à la prison de la Santé. « Le gris dominait tout, dévorait tout », écrit-il, évoquant un environnement oppressant. Il compare sa chute à une « descente de dix étages » après une vie d'ascension sociale.
Menaces et isolement
Sarkozy raconte des moments de violence, comme lorsque trois détenus l'ont menacé directement.
« Je me demandais vraiment où j'étais tombé et comment m'extraire de ce cauchemar », confie-t-il, dénonçant un accueil bien loin de ce qu'il imaginait.
Une justice politique ?
Bien que son entourage assure qu'il ne s'agit pas d'une attaque contre les magistrats, certains extraits laissent peu de doute. « Il existe en France une minorité qui poursuit un combat idéologique contre les politiques, contre la droite et contre moi », écrit-il, sans nommer ses cibles. Une allusion transparente à une justice qu'il perçoit comme politisée.
Réactions contrastées
Dans les rues de Bordeaux, les avis divergent. Certains estiment qu'il a le droit de s'exprimer, tandis que d'autres trouvent indécent qu'il capitalise sur son expérience alors que d'autres détenus purgent des peines bien plus longues. Son ami Franck Louvrier, maire LR de La Baule-Escoublac, défend la démarche : « Il a été privé de liberté, c'est ça l'essentiel ».
Un symbole de la droite en crise
Ce livre intervient dans un contexte de « guerre des droites » en France, où le parti Les Républicains peine à se reconstruire. Sarkozy, toujours sous contrôle judiciaire, clame son innocence et prépare son procès en appel pour mars prochain. Son témoignage pourrait alimenter les critiques contre un système judiciaire perçu comme partial par une partie de l'opposition.