Une droite française en quête de voix sur la scène internationale
Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa troisième année, la droite française semble perdre sa capacité à peser sur les débats stratégiques. Entre divisions internes et alignement timide sur les positions d'Emmanuel Macron, Les Républicains (LR) peinent à imposer une vision claire, contrastant avec leur tonitruance sur d'autres sujets comme l'immigration.
Un silence assourdissant face à la crise ukrainienne
Le sénateur LR du Territoire de Belfort, Cédric Perrin, reconnaît partiellement ce déficit d'audibilité :
"D'un côté, on nous interroge assez peu dans les médias sur ces sujets militaires, mais c'est aussi à nous d'être plus audibles. Les choses sont en train de se mettre en place avec notre président, Bruno Retailleau."
Pourtant, cette timidité contraste avec la posture volontariste affichée par le président de la République. Lors du débat du 3 mars à l'Assemblée nationale sur l'aide militaire à l'Ukraine, seulement sept députés LR étaient présents - le groupe le moins représenté en proportion.
Un parti polarisé par ses luttes internes
Alors que le président Macron relançait le débat sur l'engagement français face au désengagement américain, LR était absorbé par son congrès et le duel entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. Cette focalisation sur les querelles internes a affaibli la capacité du parti à proposer une alternative crédible à la politique étrangère du gouvernement.
L'Europe comme seul point de ralliement
Sur le plan international, la droite française semble ne trouver de consensus que sur son attachement à l'Union européenne, notamment face aux pays perçus comme menaçants comme la Russie ou la Chine. Cependant, cette position commune ne suffit pas à compenser l'absence de stratégie claire sur des questions aussi cruciales que le soutien à l'Ukraine ou la relation avec les États-Unis.
Un déficit de pensée politique
L'analyse des experts politiques souligne un problème plus profond : le manque de réflexion stratégique au sein de LR. Alors que la gauche et la majorité présidentielle s'appuient sur des think tanks et des réseaux d'influence, la droite semble avoir négligé ce travail d'élaboration doctrinale, se contentant souvent de réactions conjoncturelles.
Cette situation pourrait avoir des conséquences majeures à l'approche des élections européennes de 2024, où les questions de défense et de politique étrangère seront au cœur des débats.