Accord Mercosur : Macron joue la carte de la vigilance face aux critiques agricoles

Par Mathieu Robin 07/11/2025 à 10:00
Accord Mercosur : Macron joue la carte de la vigilance face aux critiques agricoles
Photo par Lisa Kitano sur Unsplash

Emmanuel Macron se dit « plutôt positif » sur l'accord Mercosur, mais reste vigilant face aux critiques agricoles françaises.

Un accord sous haute surveillance

Macron sous le feu des critiques, le RN exige un revirement" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="615">Emmanuel Macron a marqué sa position sur l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, un dossier qui cristallise les tensions entre les intérêts économiques et les craintes des agriculteurs français. Lors d'une déclaration en marge du sommet des chefs d'État à Belém, au Brésil, le président français s'est dit « plutôt positif » sur la possibilité d'accepter cet accord, mais a insisté sur sa vigilance face aux enjeux nationaux.

Des clauses de sauvegarde obtenues de haute lutte

« Je suis plutôt positif, mais je reste vigilant parce que je défends aussi les intérêts de la France », a déclaré Emmanuel Macron. Ces propos interviennent alors que la France, sous la pression des syndicats agricoles, avait jusqu'ici bloqué l'accord, jugé déséquilibré. Le président a salué les concessions obtenues par la Commission européenne, notamment sur les clauses de sauvegarde et les mesures de protection du marché intérieur.

« Nous avons été entendus par la Commission, qui non seulement nous a donné une réponse positive sur les clauses de sauvegarde, mais a souhaité aussi apporter des soutiens en particulier au secteur de l’élevage, apporter aussi un renforcement des protections de notre marché intérieur avec un renforcement de notre union douanière. »

Un accord toujours contesté

Malgré ces avancées, l'accord du Mercosur, destiné à libéraliser les échanges entre l'UE et les pays d'Amérique du Sud, reste très critiqué en France. Les agriculteurs redoutent une concurrence déloyale des producteurs brésiliens et argentins, notamment dans le secteur de la viande. Emmanuel Macron avait lui-même qualifié l'accord de « non acceptable en l’état » avant les négociations récentes.

« J’ai été cohérent depuis le début. J’ai dit qu’en l’état, il n’était pas acceptable, c’est pour ça que je vous dis qu’il est en train d’être changé. Et donc si ces clauses sont bien mises en œuvre qui n’existaient pas dans l’accord, à ce moment-là nous considérons que cet accord peut être acceptable », a-t-il affirmé.

Un calendrier serré pour l'approbation

La Commission européenne doit désormais convaincre les 27 États membres d'approuver le texte avant son entrée en vigueur. Un sommet du Mercosur est prévu le 20 décembre à Rio de Janeiro, où une signature pourrait être actée. Le Brésil, sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva, a déjà exprimé sa disposition à signer l'accord, un signal fort pour les négociations en cours.

Alors que la gauche française reste divisée sur ce dossier, avec des critiques acerbes de la part des écologistes et des communistes, le gouvernement Lecornu II tente de rassurer les agriculteurs tout en défendant une vision pro-européenne. Un équilibre délicat dans un contexte où les tensions commerciales avec la Chine et les divisions internes à l'UE pèsent lourd sur les décisions.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (6)

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Zen_187

il y a 1 mois

Les deux camps ont des arguments. L'idéal serait un accord qui protège nos producteurs tout en ouvrant de nouveaux marchés. Mais est-ce vraiment possible ?

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Ophélie

il y a 1 mois

Macron a raison de rester prudent. On ne peut pas sacrifier notre souveraineté alimentaire pour des promesses de croissance. Les agriculteurs ont déjà assez souffert.

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EdgeWalker3

il y a 1 mois

Selon l'INSEE, l'agriculture française représente 1,6% du PIB. Un accord équilibré pourrait dynamiser d'autres secteurs tout en limitant les dégâts pour les agriculteurs.

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Izarra

il y a 1 mois

@edgewalker3 Mais à quel prix ? On va encore voir des fermes fermer et des terres vendues à des multinationales. La vigilance de Macron, c'est du vent.

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Augustin Bocage

il y a 1 mois

La France doit arrêter de freiner l'Europe ! Regardez l'Allemagne, elle a su négocier des accords gagnants pour son agriculture. Pourquoi pas nous ?

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tregastel

il y a 1 mois

@augustin-bocage L'Allemagne a aussi des problèmes agricoles... Macron fait semblant de défendre les paysans mais il signe tout ce que Bruxelles lui propose. La blague.

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EdgeWalker

il y a 1 mois

Il faut trouver un équilibre entre ouverture économique et protection des secteurs fragiles. L'accord peut créer des opportunités, mais il faut des garde-fous.

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R

Roscoff

il y a 1 mois

Macron parle de vigilance mais c'est encore un accord qui va écraser les petits agriculteurs !!! L'Europe doit protéger ses paysans, pas les sacrifier sur l'autel du libre-échange.

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