Accord Mercosur : Macron joue la carte de la vigilance face aux critiques agricoles
Emmanuel Macron se dit « plutôt positif » sur l'accord Mercosur, mais reste vigilant face aux critiques agricoles françaises.
Un accord sous haute surveillance
Emmanuel Macron a marqué sa position sur l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, un dossier qui cristallise les tensions entre les intérêts économiques et les craintes des agriculteurs français. Lors d'une déclaration en marge du sommet des chefs d'État à Belém, au Brésil, le président français s'est dit « plutôt positif » sur la possibilité d'accepter cet accord, mais a insisté sur sa vigilance face aux enjeux nationaux.
Des clauses de sauvegarde obtenues de haute lutte
« Je suis plutôt positif, mais je reste vigilant parce que je défends aussi les intérêts de la France », a déclaré Emmanuel Macron. Ces propos interviennent alors que la France, sous la pression des syndicats agricoles, avait jusqu'ici bloqué l'accord, jugé déséquilibré. Le président a salué les concessions obtenues par la Commission européenne, notamment sur les clauses de sauvegarde et les mesures de protection du marché intérieur.
« Nous avons été entendus par la Commission, qui non seulement nous a donné une réponse positive sur les clauses de sauvegarde, mais a souhaité aussi apporter des soutiens en particulier au secteur de l’élevage, apporter aussi un renforcement des protections de notre marché intérieur avec un renforcement de notre union douanière. »
Un accord toujours contesté
Malgré ces avancées, l'accord du Mercosur, destiné à libéraliser les échanges entre l'UE et les pays d'Amérique du Sud, reste très critiqué en France. Les agriculteurs redoutent une concurrence déloyale des producteurs brésiliens et argentins, notamment dans le secteur de la viande. Emmanuel Macron avait lui-même qualifié l'accord de « non acceptable en l’état » avant les négociations récentes.
« J’ai été cohérent depuis le début. J’ai dit qu’en l’état, il n’était pas acceptable, c’est pour ça que je vous dis qu’il est en train d’être changé. Et donc si ces clauses sont bien mises en œuvre qui n’existaient pas dans l’accord, à ce moment-là nous considérons que cet accord peut être acceptable », a-t-il affirmé.
Un calendrier serré pour l'approbation
La Commission européenne doit désormais convaincre les 27 États membres d'approuver le texte avant son entrée en vigueur. Un sommet du Mercosur est prévu le 20 décembre à Rio de Janeiro, où une signature pourrait être actée. Le Brésil, sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva, a déjà exprimé sa disposition à signer l'accord, un signal fort pour les négociations en cours.
Alors que la gauche française reste divisée sur ce dossier, avec des critiques acerbes de la part des écologistes et des communistes, le gouvernement Lecornu II tente de rassurer les agriculteurs tout en défendant une vision pro-européenne. Un équilibre délicat dans un contexte où les tensions commerciales avec la Chine et les divisions internes à l'UE pèsent lourd sur les décisions.
À propos de l'auteur
Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.
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