Une stratégie contestée sous l'ère Trump
Aux États-Unis, le paysage médiatique accrédité par le Pentagone a connu un bouleversement en décembre dernier. Désormais, les influenceurs, souvent proches de l'extrême droite, occupent une place prépondérante au sein des locaux du ministère de la Défense, au détriment des journalistes traditionnels.
Des règles restrictives imposées sous Trump
Sous l'administration Trump, le Pentagone a instauré de nouvelles règles strictes pour les journalistes accrédités, notamment l'obligation de soumettre toute information à validation préalable par le ministère. Une mesure perçue comme une atteinte à la liberté de la presse par de nombreuses rédactions.
Face à ce diktat, plusieurs médias emblématiques, comme le New York Times et le Washington Post, ont refusé de se plier à ces exigences, entraînant le retrait de leurs accréditations. Même des médias conservateurs, tels que Fox News ou Newsmax, ont rejeté ces restrictions.
L'ère des influenceurs pro-Trump
En décembre, l'attachée de presse du Pentagone a accueilli de nouveaux acteurs médiatiques, qualifiés de plus en phase avec les Américains
. Parmi eux, des influenceurs et personnalités controversées, souvent issues de la sphère pro-Trump.
Laura Loomer, figure du mouvement MAGA et connue pour ses théories complotistes, a obtenu un accès privilégié. La liste inclut également un ancien élu de Floride, un animateur de podcast accusé d'avoir touché des fonds russes, et des journalistes affiliés à une chaîne détenue par un ancien vendeur d'oreillers condamné pour diffamation.
Un secrétaire à la Défense sous le feu des critiques
Pete Hegseth, secrétaire à la Défense autoproclamé secrétaire de la guerre
, fait face à des accusations graves. Il aurait partagé des informations confidentielles sur le Yémen via un chat non sécurisé et approuvé une frappe controversée dans les Caraïbes, potentiellement constitutive d'un crime de guerre.
Alors que les médias traditionnels continuent d'utiliser le titre officiel de secrétaire à la Défense
, les influenceurs pro-Trump ont adopté sans réserve la dénomination secrétaire de la guerre
, révélatrice d'une alignement idéologique troublant.
Un déclin inquiétant de la presse traditionnelle
Si les influenceurs gagnent en influence, leur audience reste bien inférieure à celle des médias traditionnels. Cette stratégie du Pentagone intervient dans un contexte de désinformation croissante, où les réseaux sociaux jouent un rôle central.
Alors que la guerre en Ukraine et les tensions internationales nécessitent un journalisme rigoureux, cette instrumentalisation des influenceurs soulève des questions sur l'indépendance des médias et la transparence des institutions.