Un sursaut socialiste inattendu
La colère de Bruno Retailleau, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, résume à elle seule l'étonnante résilience du Parti socialiste. Dimanche 7 décembre, il a qualifié le projet de loi de financement de la Sécurité sociale de « hold-up fiscal, social et démocratique », révélant ainsi l'influence retrouvée des socialistes dans un hémicycle fragmenté.
Des victoires symboliques mais fragiles
En trois mois, le PS a obtenu des concessions majeures : suspension de la réforme des retraites, augmentation de la CSG sur certains placements financiers, abandon des franchises médicales et du gel des pensions. Ces succès, portés par un groupe de 69 députés, contrastent avec des années d'effacement sous la pression de La France insoumise.
Un Premier ministre droitier, des alliances centriste
Le paradoxe tient à la personnalité de Sébastien Lecornu, Premier ministre issu de la droite. Son talent de négociateur a permis ce rapprochement inattendu, bien que François Bayrou, président du MoDem, ait longtemps théorisé une alliance centriste allant de la gauche modérée à la droite libérale. Une vision qui peine à se concrétiser malgré la dissolution de juin 2024.
Les limites d'une stratégie
Si le PS marque des points, ses faiblesses structurelles persistent. Les relations avec Bayrou restent tendues, malgré la convocation d'un conclave sur les retraites. La gauche radicale, elle, observe ces manœuvres avec méfiance, tandis que la droite durcit son discours.
Un équilibre précaire
Dans un contexte de crise politique et sociale, cette dynamique montre que le clivage gauche-droite n'a pas disparu. Le PS joue un rôle d'arbitre, mais son influence reste tributaire des fragilités du gouvernement.