Un vote serré en perspective
Le 12 novembre, l'Assemblée nationale examinera l'article 45 bis du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), qui pourrait suspendre la réforme des retraites d'Elisabeth Borne. Un scrutin qui s'annonce tendu, alors que la gauche n'arrive pas à s'unir, et que la droite reste inflexible.
Les positions des groupes politiques
Le Rassemblement national, opposant historique
Le RN, farouche opposant à la réforme Borne depuis le début, devrait voter en faveur de la suspension. Thomas Ménagé, député du Loiret, a déclaré :
"Tout ce que nous pourrons gratter en faveur des Français qui travaillent, qui souffrent, qui en ont plein le dos et qui ont déjà du mal à aller jusqu'à l'âge de la retraite est bon à prendre."
Le Parti socialiste, entre concession et vigilance
Le PS, qui a obtenu cette suspension en échange d'une non-censure du gouvernement Lecornu, devrait voter pour. Cependant, certains députés socialistes restent méfiants et entendent maintenir la pression jusqu'au bout. Un amendement sur les carrières longues a également été obtenu.
LFI, contre une "illusion"
La France insoumise refuse de voter pour cette suspension, qu'elle juge insuffisante. Aurélie Trouvé, députée de Seine-Saint-Denis, dénonce :
"En réalité, ce n'est pas une suspension, c'est un petit décalage d'un an de la réforme de la retraite à 64 ans."
Cette position est critiquée par les socialistes, qui y voient une stratégie pour affaiblir le PS.
Les Républicains, fidèles à leur ligne
LR, qui avait soutenu la réforme Borne, devrait voter contre la suspension. Justine Gruet, députée du Jura, défend :
"On ne peut pas faire croire aux Français qu'ils ne devront pas travailler collectivement plus."
Horizons, contre la "illusion"
La majorité du groupe Horizons, malgré sa présence au gouvernement, devrait voter contre. Nathalie Colin Oesterlé, députée de Moselle, estime que cette suspension crée une "illusion dangereuse".
Écologistes et communistes, entre abstention et vote contre
Ces deux groupes n'ont pas encore tranché, mais leur vote pourrait être décisif. Les écologistes refusent de suivre aveuglément le PS, tandis que les communistes hésitent entre abstention et opposition.
MoDem et Ensemble, en quête d'un compromis
Le MoDem privilégie l'abstention, mais pourrait voter pour si le rapport de force l'exige. Chez Ensemble, Gabriel Attal a appelé à l'abstention, mais certains députés, comme Marc Ferracci, maintiennent leur opposition.
L'UDR, proche du RN, contre la suspension
Cette formation alliée au RN devrait voter contre la suspension, selon une source interne.
Un enjeu politique majeur
Au-delà du texte, c'est l'union de la gauche qui est en jeu. Voter contre, c'est isoler le PS ; voter pour, c'est se brouiller avec LFI. La réforme des retraites reste un sujet explosif, qui divise toujours autant les forces politiques.