Un parti en quête de respectabilité économique
Le Rassemblement national (RN) tente de se défaire de son image « socialiste » en affichant une ligne économique de plus en plus libérale. Une stratégie qui interroge, alors que le parti reste ancré dans un discours anti-immigration intransigeant.
Des déclarations provocatrices
Le député Jean-Philippe Tanguy, figure montante du RN, n’hésite pas à clamer haut et fort sa conversion au libéralisme. Dans un échange avec Sophie de Menthon, dirigeante du lobby patronal Ethic, il affirmait :
« Nous sommes de vrais libéraux ! L’État à sa juste place, et du ménage partout ! », accompagné d’un émoji « balai ». Une posture qui contraste avec l’héritage historique du parti.
Une évolution idéologique contrastée
Depuis sa création, le RN a oscillé entre différentes approches économiques. Jean-Marie Le Pen avait un temps flirté avec un libéralisme à l’américaine, tandis que Marine Le Pen a tour à tour adopté des positions isolationnistes et même des mesures inspirées de l’altermondialisme. Aujourd’hui, le parti tente un équilibre périlleux entre son discours poujadiste traditionnel et des propositions favorables aux grandes entreprises.
Un virage qui divise
Cette mue libérale s’observe dans les votes et amendements du RN, notamment lors des débats budgétaires. Pourtant, cette orientation suscite des critiques au sein même du parti, où certains estiment que le RN trahit ses racines en défendant les intérêts des patrimoines les plus aisés. « L’ultrariche, il faut être réaliste, vous ne l’attraperez jamais », résume un cadre du parti, illustrant le pragmatisme nouveau du mouvement.
Un défi pour 2027
Alors que la France s’apprête à vivre une nouvelle séquence électorale, le RN doit concilier cette nouvelle ligne économique avec son électorat traditionnel. Une gageure, alors que la gauche et le gouvernement dénoncent une droitisation des discours économiques, au moment où les finances publiques sont sous tension.