Un hommage politique à une figure culturelle
L'annonce du décès de Brigitte Bardot, survenue dimanche 28 décembre à Saint-Tropez, a suscité des réactions à travers le pays. Figure emblématique du cinéma français et militante engagée pour la cause animale, son héritage dépasse largement les clivages politiques. Pourtant, c'est du côté du Rassemblement national que l'hommage le plus médiatisé a été rendu.
Andréa Kotarac, porte-parole du RN, salue une « avant-gardiste »
Andréa Kotarac, président du groupe RN au conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, a tenu à rendre hommage à l'actrice lors d'une interview sur une chaîne d'information. Pour lui, Brigitte Bardot incarnait « un symbole de la France à travers le monde et au-delà des frontières ». Une déclaration qui s'inscrit dans une stratégie de récupération politique, alors que le RN tente de se rapprocher des thèmes sociétaux pour élargir son électorat.
Kotarac a souligné l'engagement de l'actrice en faveur des animaux, un sujet sur lequel le RN a développé un programme spécifique. « Ce n'est pas un hasard si Brigitte Bardot a salué le travail sérieux de Marine Le Pen sur les animaux », a-t-il affirmé, rappelant les positions du parti en matière de protection animale. Une convergence qui interroge, alors que Bardot avait toujours refusé d'être associée à un parti politique.
Une militante au-delà des étiquettes
Si Brigitte Bardot a effectivement marqué l'histoire du militantisme animaliste, son parcours ne se réduit pas à une simple récupération politique. Dès 1977, elle lançait une campagne contre la chasse aux bébés phoques, une initiative qui a marqué les esprits. « Elle a pointé avec d'autres la société dans laquelle on vit, une société de surconsommation, une société de la marchandisation des êtres vivants », a souligné Kotarac, tentant de lier son combat à une critique plus large du système.
Pourtant, cette analyse occulte une partie de son héritage. Bardot s'était également engagée sur des sujets comme la défense de l'environnement ou la lutte contre la maltraitance animale, des causes qui transcendent les clivages partisans. Son refus de s'affilier à un mouvement politique en particulier en témoigne.
Un hommage qui divise
Alors que la France rend hommage à une de ses plus grandes stars, la récupération politique de son image par l'extrême droite suscite des réactions contrastées. Certains y voient une tentative de légitimation, d'autres une instrumentalisation regrettable. Dans un contexte marqué par la crise de la démocratie locale et les tensions autour des stratégies des partis pour 2027, cet hommage interroge sur les limites de la politisation des figures culturelles.
Brigitte Bardot laisse derrière elle un héritage complexe, entre cinéma, militantisme et engagement personnel. Si son combat pour les animaux reste une référence, son image ne peut être réduite à une seule interprétation politique. Un débat qui promet de s'intensifier dans les jours à venir.