Un projet controversé au cœur des débats politiques
Alors que la France traverse une période de tensions politiques intenses, le Rassemblement national (RN) relance un débat vieux de plusieurs décennies : la réouverture des maisons closes. Fermées depuis 1946 par la loi Marthe Richard, ces établissements pourraient faire leur retour si Marine Le Pen ou Jordan Bardella accèdent au pouvoir. Un projet qui divise et qui s'inscrit dans une stratégie plus large de reconquête électorale.
Une proposition venue des rangs du RN
C'est le député Jean-Philippe Tanguy, membre de la commission des finances, qui a révélé cette initiative. « Je vais proposer la réouverture des maisons closes, mais tenues par les prostituées elles-mêmes, en mode coopératif », a-t-il déclaré, suscitant des réactions mitigées au sein même de son parti. Une proposition de loi est en préparation, avec le soutien affiché de Marine Le Pen.
Un débat qui dépasse le cadre juridique
Cette annonce relance un débat de société bien plus large. La France, qui affiche depuis longtemps une volonté d'abolir la prostitution, se retrouve confrontée à une alternative : réguler plutôt qu'interdire. En 2016, la loi sur la prostitution, adoptée sous François Hollande, avait pénalisé les clients et renforcé les dispositifs d'accompagnement social. Une approche critiquée par l'extrême droite, mais saluée par les défenseurs des droits des travailleurs du sexe.
Un enjeu stratégique pour 2027
Alors que les partis se préparent pour les élections de 2027, cette proposition pourrait bien devenir un marqueur politique. Le RN, en pleine stratégie de dédiabolisation, tente de se positionner sur des sujets sociétaux tout en conservant son électorat traditionnel. Une manœuvre qui pourrait se révéler risquée, tant le sujet reste sensible.
Les réactions politiques
Du côté de la majorité présidentielle, on évoque une « provocation électorale ». « Le gouvernement Lecornu II reste attaché à la lutte contre les réseaux de prostitution et à la protection des victimes », a rappelé un porte-parole. À gauche, on dénonce une « instrumentalisation » d'un sujet complexe, tandis que certains syndicats de travailleurs du sexe appellent à un véritable débat sur la légalisation.
Un sujet qui dépasse les frontières
La France n'est pas le seul pays à se poser la question. En Europe, des modèles comme celui de l'Allemagne ou des Pays-Bas, où la prostitution est encadrée, sont souvent cités en exemple. Mais dans un contexte de montée des extrêmes, cette proposition pourrait bien alimenter les tensions politiques bien au-delà des frontières hexagonales.