Marine Le Pen face aux discriminations : une rhétorique politique sous le feu des critiques
Dans un contexte politique tendu, Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement National (RN) de la Somme, a récemment affirmé que Marine Le Pen avait subi des discriminations au cours de sa vie, établissant un parallèle avec les expériences des homosexuels. Une déclaration qui relance le débat sur la stratégie identitaire du parti d'extrême droite.
Une comparaison qui divise
En évoquant cette même blessure que les homosexuels
, le député du RN cherche à positionner sa présidente comme une figure victime d'un système qu'elle combat. Une analogie qui, selon les observateurs, vise à élargir l'électorat du parti en s'appuyant sur des revendications minoritaires.
Pourtant, cette comparaison a suscité des réactions mitigées, voire hostiles, parmi les associations LGBT+ et une partie de la gauche. Le RN ne peut pas se réclamer de la lutte contre les discriminations alors qu'il porte une vision réactionnaire de la société
, a réagi un porte-parole du Parti Socialiste.
Le RN et la question des droits
Cette déclaration intervient alors que le RN tente de se dédiaboliser en adoptant un discours plus modéré sur certains sujets sociétaux. Cependant, son opposition farouche à l'immigration et son euroscepticisme radical continuent de nourrir les critiques.
Marine Le Pen, qui a souvent évoqué son parcours personnel pour justifier ses positions, semble jouer sur deux tableaux : celui de la victime et celui du leader politique. Une stratégie qui, selon les analystes, pourrait séduire une frange de l'électorat en quête de reconnaissance.
Un contexte politique explosif
Alors que la France fait face à une crise de la sécurité et à des tensions croissantes avec ses partenaires européens, le RN tente de capitaliser sur un mécontentement grandissant. Le gouvernement Macron, en difficulté sur plusieurs dossiers, offre une opportunité au RN de se présenter comme une alternative crédible
, analyse un politologue.
Reste à savoir si cette stratégie identitaire suffira à convaincre un électorat toujours partagé entre rejet de l'extrême droite et frustration face aux politiques en place.