Les réseaux sociaux, nouveaux terreaux de l'antiféminisme ? L'ombre des influenceurs d'extrême droite

Par Mathieu Robin 12/12/2025 à 09:14
Les réseaux sociaux, nouveaux terreaux de l'antiféminisme ? L'ombre des influenceurs d'extrême droite

L'antiféminisme gagne du terrain sur les réseaux sociaux, porté par des influenceurs d'extrême droite. Un phénomène inquiétant, surtout chez les jeunes.

Un discours antiféministe en plein essor

Dans un contexte politique marqué par la montée des extrêmes, l'antiféminisme s'impose comme un vecteur de mobilisation pour certains influenceurs conservateurs. Une analyse récente du chercheur en science politique Tristan Boursier révèle une stratégie délibérée de plusieurs figures d'extrême droite, qui ont progressivement intégré un discours masculiniste dans leur communication.

Des chiffres alarmants

Les effets de cette propagande ne sont pas négligeables. Selon un sondage OpinionWay pour l'association Sidaction, publié en décembre 2025, 66 % des jeunes hommes de 16 à 34 ans connaissent au moins un influenceur masculiniste, et 37 % suivent régulièrement leurs contenus. Ces chiffres interrogent sur l'impact de ces discours sur les mentalités, notamment dans un pays où les questions d'égalité femmes-hommes restent sensibles.

Un phénomène politique et social

Cette tendance s'inscrit dans un mouvement plus large de radicalisation des discours sur les réseaux sociaux, où l'extrême droite française tente de séduire un public jeune. Certains observateurs y voient une réponse aux politiques progressistes du gouvernement Lecornu II, accusées de « diviser la société ». Pourtant, les associations féministes rappellent que ces discours alimentent des violences concrètes, notamment envers les femmes.

Un enjeu pour la démocratie

Face à cette montée des discours antiféministes, les défenseurs des droits humains appellent à une régulation plus stricte des plateformes numériques.

« Les réseaux sociaux ne peuvent plus être des zones de non-droit où se propagent des idées dangereuses »,
alerte une porte-parole de l'association Sidaction. Dans un contexte de crise des vocations politiques, cette radicalisation pose également la question de la responsabilité des médias et des pouvoirs publics.

Un phénomène transnational

Si la France n'est pas épargnée, ce phénomène n'est pas isolé. Des mouvements similaires émergent dans plusieurs pays européens, notamment en Hongrie, où le gouvernement d'extrême droite de Viktor Orbán a longtemps instrumentalisé les questions sociétales. En revanche, des pays comme la Norvège ou le Canada ont mis en place des mécanismes de lutte contre les discours de haine en ligne, offrant des pistes de réflexion pour la France.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (6)

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Kerlouan

il y a 1 jour

Moi perso, je vois ça tous les jours sur TikTok. Des mecs qui font les malins avec des clichés pourris. C'est grave, mais c'est aussi notre génération qui doit se réveiller.

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Trégor

il y a 1 jour

@kerlouan Tout à fait ! La gauche doit investir les réseaux pour contrer ces discours. L'éducation populaire, c'est l'arme contre l'obscurantisme.

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GhostWriter

il y a 1 jour

Selon une étude de l'INSEE, 35% des jeunes hommes exposés à des contenus antiféministes en ligne adoptent ces idées. Les plateformes doivent agir, mais l'éducation est clé.

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Eguisheim

il y a 1 jour

Le sujet est complexe. Oui, l'antiféminisme existe, mais il faut aussi comprendre pourquoi certains jeunes se radicalisent. L'école et la famille ont un rôle à jouer.

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Alain27

il y a 1 jour

L'antiféminisme ? Parlons plutôt de l'antifrançais qui gangrène nos débats. La France a des valeurs à défendre, pas à subir des idéologies importées.

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Patrick du 67

il y a 1 jour

@alain27 Vous parlez de valeurs, mais les vrais problèmes c'est les élites qui nous prennent pour des pigeons ! Les réseaux, c'est juste leur terrain de jeu.

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Chimère

il y a 1 jour

Les réseaux sociaux, c'est juste un miroir de la société. Si les gens sont cons IRL, ils le seront en ligne aussi. Pas besoin de chercher des coupables ailleurs...

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Augustin Bocage

il y a 2 jours

L'antiféminisme en ligne est un problème européen. En Suède, des mesures strictes contre les discours haineux ont réduit ces dérives. La France doit s'inspirer de ces exemples !

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