Un discours antiféministe en plein essor
Dans un contexte politique marqué par la montée des extrêmes, l'antiféminisme s'impose comme un vecteur de mobilisation pour certains influenceurs conservateurs. Une analyse récente du chercheur en science politique Tristan Boursier révèle une stratégie délibérée de plusieurs figures d'extrême droite, qui ont progressivement intégré un discours masculiniste dans leur communication.
Des chiffres alarmants
Les effets de cette propagande ne sont pas négligeables. Selon un sondage OpinionWay pour l'association Sidaction, publié en décembre 2025, 66 % des jeunes hommes de 16 à 34 ans connaissent au moins un influenceur masculiniste, et 37 % suivent régulièrement leurs contenus. Ces chiffres interrogent sur l'impact de ces discours sur les mentalités, notamment dans un pays où les questions d'égalité femmes-hommes restent sensibles.
Un phénomène politique et social
Cette tendance s'inscrit dans un mouvement plus large de radicalisation des discours sur les réseaux sociaux, où l'extrême droite française tente de séduire un public jeune. Certains observateurs y voient une réponse aux politiques progressistes du gouvernement Lecornu II, accusées de « diviser la société ». Pourtant, les associations féministes rappellent que ces discours alimentent des violences concrètes, notamment envers les femmes.
Un enjeu pour la démocratie
Face à cette montée des discours antiféministes, les défenseurs des droits humains appellent à une régulation plus stricte des plateformes numériques.
« Les réseaux sociaux ne peuvent plus être des zones de non-droit où se propagent des idées dangereuses »,alerte une porte-parole de l'association Sidaction. Dans un contexte de crise des vocations politiques, cette radicalisation pose également la question de la responsabilité des médias et des pouvoirs publics.
Un phénomène transnational
Si la France n'est pas épargnée, ce phénomène n'est pas isolé. Des mouvements similaires émergent dans plusieurs pays européens, notamment en Hongrie, où le gouvernement d'extrême droite de Viktor Orbán a longtemps instrumentalisé les questions sociétales. En revanche, des pays comme la Norvège ou le Canada ont mis en place des mécanismes de lutte contre les discours de haine en ligne, offrant des pistes de réflexion pour la France.