LFI dénonce une « essentialisation dangereuse » après les propos de Nathalie Saint-Cricq sur l’antisémitisme

Par Mathieu Robin 08/12/2025 à 23:13
LFI dénonce une « essentialisation dangereuse » après les propos de Nathalie Saint-Cricq sur l’antisémitisme

LFI saisit l’Arcom après les propos de Nathalie Saint-Cricq sur l’antisémitisme et le « vote musulman », dénonçant une essentialisation dangereuse.

Un échange tendu sur Franceinfo relance le débat sur les amalgames politiques

La France insoumise (LFI) a décidé de saisir l’Arcom après les déclarations controversées de l’éditorialiste Nathalie Saint-Cricq, qui a établi un lien entre l’antisémitisme et la « quête du vote musulman ». Cette polémique intervient dans un contexte de tensions persistantes autour des questions identitaires et des stratégies électorales.

Un échange qui a dégénéré

Lors d’une interview sur Franceinfo le 3 décembre, Nathalie Saint-Cricq a interrogé Alexis Corbière, ancien député LFI, sur les accusations d’antisémitisme visant régulièrement le parti. Après que Corbière ait reconnu la gravité de ce fléau, l’éditorialiste a enchaîné : « La quête du vote musulman aussi. »

Interrogé sur le sens de cette remarque, Corbière a dénoncé une « idée intolérable », soulignant que « les musulmans n’ont pas besoin de propos antisémites pour voter ». Nathalie Saint-Cricq a alors répondu : « Ça peut aider », avant de préciser qu’elle ne visait pas les musulmans, mais « ceux qui croient qu’en tenant des propos antisémites, on peut rallier des électeurs ».

Une saisine de l’Arcom pour « essentialisation problématique »

Dans sa lettre à l’Arcom, LFI dénonce une « essentialisation profondément problématique », assimilant des millions de citoyens à un groupe supposé complaisant envers l’antisémitisme. Le parti y voit un « amalgame infondé, dangereux et incompatible avec les valeurs républicaines ».

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a également annoncé son intention de saisir l’Arcom, qualifiant ces propos de « extrêmement graves ».

Un débat qui dépasse le cadre politique

Cette polémique s’inscrit dans un contexte plus large de « guerre des droites », où les questions identitaires et religieuses sont souvent instrumentalisées. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de naviguer entre unité nationale et divisions politiques, de telles déclarations risquent d’alimenter les tensions.

Du côté de l’opposition, certains observateurs estiment que ces propos reflètent une « méconnaissance des réalités sociales », tandis que d’autres y voient une tentative de « diversion » face aux critiques sur la gestion des finances publiques.

Des réactions contrastées dans le paysage médiatique

Les réactions ont été vives, notamment chez les défenseurs des droits humains et les associations antiracistes, qui dénoncent une « stigmatisation » des musulmans. À l’inverse, certains médias conservateurs ont minimisé la portée des propos, les qualifiant de « malencontreux » plutôt que délibérément discriminatoires.

Cette affaire intervient alors que la France fait face à des défis majeurs, notamment la « crise des vocations politiques » et la « crise de la souveraineté industrielle », qui occupent une place centrale dans le débat public.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Commentaires (0)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

Aucun commentaire

Soyez le premier à commenter cet article.

Publicité