LR et l’extrême droite : une alliance en marche vers 2027 ?

Par Mathieu Robin 07/12/2025 à 06:06
LR et l’extrême droite : une alliance en marche vers 2027 ?

La droite française explore une primaire incluant des figures radicales comme Sarah Knafo, révélant des tensions internes avant 2027.

La droite française en quête d’union stratégique

Le 28 octobre, Laurent Wauquiez, figure majeure des Les Républicains (LR), a esquissé sur RTL les contours d’une primaire ouverte à des figures controversées de la droite radicale. « Ni oui, ni non, ni Eric Zemmour », a-t-il déclaré, tout en incluant dans son périmètre Sarah Knafo, proche du parti Reconquête !. Une posture ambiguë qui révèle les tensions internes à la droite française, alors que le pays se prépare aux élections de 2027.

Une primaire élargie aux extrêmes

Wauquiez a insisté pour que sa primaire englobe des personnalités allant de Gérald Darmanin à Sarah Knafo, sans mentionner explicitement Eric Zemmour. Pourtant, les relations entre les deux hommes sont cordiales, comme en témoigne un déjeuner prévu le 12 novembre pour discuter de cette primaire. « Impossible d’imaginer cette primaire sans l’aval de Zemmour », souligne un observateur politique.

Sarah Knafo, nouvelle étoile de la droite radicale

Pourquoi privilégier Sarah Knafo plutôt que Zemmour ? Selon le politiste Emilien Houard-Vial, la popularité croissante de l’eurodéputée sur les réseaux sociaux, amplifiée par les médias Bolloré, explique cette préférence. Les sondages récents la placent devant Zemmour, presque à égalité avec Bruno Retailleau, président de LR.

« Elle crève l’écran aujourd’hui. Elle a une capacité à faire du bruit, mais avec du fond »,
déclare Stanislas Rigault, ancien porte-parole de Reconquête !.

Une droite en quête d’unité face à Macron

Cette stratégie de rapprochement avec l’extrême droite s’inscrit dans un contexte de crise des vocations politiques et de guerre des droites en France. Face à un Emmanuel Macron affaibli par les crises économiques et sécuritaires, LR tente de fédérer un électorat fragmenté. Cependant, cette alliance avec des figures controversées pourrait diviser davantage la droite traditionnelle et radicale.

Les risques d’une dérive idéologique

Certains analystes mettent en garde contre les dangers d’un tel rapprochement. « LR joue avec le feu en légitimant des discours extrémistes », estime un expert. Alors que la France traverse une crise de la souveraineté industrielle et une crise des finances publiques, la droite se focalise sur des stratégies électoralistes au détriment de solutions concrètes.

L’Europe et le monde en toile de fond

Dans un contexte international marqué par les tensions avec la Russie et la Chine, cette polarisation politique française pourrait affaiblir la position du pays sur la scène internationale. « La France a besoin d’unité, pas de divisions », rappelle un diplomate européen.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (4)

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dissident-courtois

il y a 18 heures

Franchement, LR a plus peur de perdre que de gagner. Ils préfèrent s'allier avec des mecs qui veulent interdire les manifs que de proposer un vrai projet.

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W

WaveMaker

il y a 18 heures

@dissident-courtois C'est un peu réducteur. Certains LR veulent juste éviter une division qui profiterait à LFI ou Macron.

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val-87

il y a 20 heures

Une alliance n'est pas forcément une mauvaise chose si elle permet de rassembler autour d'un projet clair. Mais il faut éviter les dérives idéologiques.

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OffTheGrid

il y a 20 heures

La droite traditionnelle vend son âme aux extrêmes pour sauver sa peau. Pendant ce temps, les Français crèvent la dalle. Pathétique.

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Enlightenment

il y a 19 heures

@offthegrid Exactement ! La droite se radicalise pour masquer son incapacité à proposer des solutions sociales. Le RN n'est pas la solution.

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L

Louise54

il y a 21 heures

Les études de l'INSEE montrent que les alliances entre partis modérés et radicaux réduisent souvent la crédibilité électorale. Les électeurs de droite modérée pourraient fuir vers Macron en 2027.

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