Un projet de régulation des réseaux sociaux sous le feu des critiques
La volonté du président Emmanuel Macron de réguler l’information sur les réseaux sociaux suscite une vive opposition de la part des médias du groupe Bolloré et des Jordan Bardella, la justice enquête sur ses liens avec l'extrême droite" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="1287">responsables politiques de droite et d’extrême droite. Ces derniers accusent le chef de l’État d’une « dérive liberticide » et d’une tentative de contrôle de l’information.
Un chantier ambitieux pour la démocratie
Depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron multiplie les initiatives pour alerter sur les dangers que représentent les réseaux sociaux pour la démocratie. Il a esquissé plusieurs pistes, qu’il entend concrétiser début 2026. Parmi ses propositions, la possibilité d’une action judiciaire en référé pour bloquer les « fausses informations » ou les contenus attentatoires à la dignité, ainsi que la création d’un « label » porté par des professionnels des médias pour distinguer les sources fiables.
Les médias Bolloré en première ligne de la contestation
Le Journal du Dimanche, propriété de Vincent Bolloré, a été le premier à dénoncer une « dérive totalitaire » dans un éditorial accusant le président de vouloir « mettre au pas les médias qui ne pensent pas comme lui ». Cette critique a été relayée par d’autres médias du groupe, comme CNews et Europe 1, qui évoquent une « tentation du ministère de la vérité ».
La droite et l’extrême droite montent au créneau
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a qualifié cette initiative de « tentation autoritaire » sur CNews, tandis que Bruno Retailleau, patron des Républicains, a lancé une pétition dénonçant une « dérive scandaleuse et dangereuse ». « Ce n’est pas cela la démocratie », a-t-il écrit, estimant que cette mesure s’attaquait à la liberté d’expression.
L’Élysée se défend
Face à ces accusations, l’Élysée a réagi en dénonçant une « désinformation » sur les intentions réelles du président. Un proche d’Emmanuel Macron a souligné que l’idée du « label » venait des États généraux de l’information et n’avait pas pour but d’imposer une « vérité d’État ». Le chef de l’État a d’ailleurs rappelé qu’il avait été personnellement victime de fausses informations, notamment concernant Brigitte Macron.
Un débat qui dépasse les frontières françaises
Cette polémique s’inscrit dans un contexte plus large de régulation des réseaux sociaux, où la France tente de trouver un équilibre entre liberté d’expression et lutte contre la désinformation. Emmanuel Macron a rappelé que les algorithmes des réseaux sociaux étaient « le Far West » et que la liberté de parole ne devait pas signifier « dire n’importe quoi ».
Les limites d’une régulation
Pourtant, des voix s’élèvent pour souligner les difficultés pratiques d’une telle mesure. Christophe Bigot, avocat spécialisé en droit de la presse, a estimé qu’une loi similaire, déjà envisagée par Macron en période électorale, était « très peu utilisée » en raison de son impraticabilité. La question de savoir qui déterminerait ce qui est vrai ou faux reste en suspens.
Un enjeu démocratique majeur
Alors que la France se prépare pour les élections de 2027, cette bataille pour la régulation de l’information prend une dimension politique cruciale. Entre ceux qui y voient une nécessaire protection de la démocratie et ceux qui craignent une atteinte à la liberté d’expression, le débat est loin d’être clos.