Un service national militaire pour renforcer la défense française
Emmanuel Macron a dévoilé jeudi 27 novembre un projet de service national militaire volontaire de dix mois, destiné à répondre aux menaces croissantes pesant sur la France, notamment celle de la Russie. Ce dispositif, présenté comme une réponse aux crises actuelles, s'inscrit dans une logique de renforcement des armées et de mobilisation de la jeunesse.
Un engagement volontaire inspiré des modèles européens
Le président de la République a insisté sur le caractère non obligatoire de ce service, qui s'adressera aux jeunes majeurs volontaires. La peur n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter est de s’y préparer
, a-t-il déclaré lors d'un discours devant la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne (BIM) de Varces, en Isère.
Ce projet s'inspire notamment du modèle norvégien, salué pour son efficacité. Les volontaires, sélectionnés par les armées, seront intégrés dans des unités militaires pour effectuer des missions sur le territoire national, en métropole comme dans les outre-mer.
Un dispositif progressif et ciblé
Le service national débutera à l'été 2026 avec 3 000 jeunes, pour atteindre 10 000 en 2030 et 50 000 en 2035. Les participants bénéficieront d'une formation initiale d'un mois, suivie de neuf mois d'affectation en unité active, où ils participeront aux missions de Sentinelle ou d'assistance aux populations.
Ce dispositif s'inscrit dans une logique de modernisation des armées, avec un budget supplémentaire de plus de 2 milliards d'euros prévu dans la loi de programmation militaire 2026-2030. Il complétera les dispositifs existants, comme le service civique, et permettra de renforcer les réserves opérationnelles.
Une réponse aux défis sécuritaires actuels
Face à l'accélération des crises, notamment la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques, ce service national vise à préparer la France aux défis futurs. Il s'agit d'un modèle hybride, combinant armée d'active, réservistes et jeunes volontaires, capable de s'adapter aux menaces émergentes.
Le gouvernement Lecornu II, sous la direction du Premier ministre Sébastien Lecornu, devra préciser les modalités pratiques, notamment les conditions de candidature à partir de mi-janvier 2026.
Cette annonce intervient dans un contexte de crise des vocations politiques et de crise de la sécurité en France, où les partis d'opposition, notamment de gauche, saluent cette initiative comme un pas vers une mobilisation citoyenne renforcée.