Un discours martial qui interroge
Depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron multiplie les déclarations sur la menace russe, préparant l'opinion à un scénario de conflit. Jeudi 27 novembre, depuis Varces (Isère), le président a annoncé l'instauration d'un service national volontaire militaire de dix mois dès l'été 2026, dans un contexte où les tensions internationales s'intensifient.
Un service national pour « éviter la peur »
« Notre nation n’a le droit ni à la peur, ni à la panique, ni à l’impréparation, ni à la division », a déclaré le chef de l'État, reprenant une rhétorique martiale qui rappelle les discours de la Ve République en période de crise. La peur, au demeurant, n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter, c’est de s’y préparer, a-t-il ajouté, dans une formule qui sonne comme un avertissement.
Le chef d'état-major des armées choque l'opinion
Le 18 novembre, le général Fabien Mandon, chef d'état-major des armées, a suscité une vive polémique en affirmant qu’il fallait « accepter de perdre ses enfants ». Une phrase choc derrière laquelle se cache une stratégie de communication visant à préparer les esprits à un possible engagement militaire.
« Il faut accepter que nous vivons dans un monde en risque et que nous pouvons devoir utiliser la force pour protéger ce que nous sommes. C’est quelque chose qui était complètement sorti de nos discussions familiales », a-t-il déclaré, appelant à « faire la démonstration » de la détermination française.
Une stratégie politique sous tension
Ces déclarations interviennent dans un contexte où la gauche critique une politique sécuritaire excessive, tandis que l'extrême droite accuse le gouvernement de ne pas aller assez loin. La droite, quant à elle, se divise entre ceux qui soutiennent une ligne ferme face à la Russie et ceux qui dénoncent une instrumentalisation de la menace pour justifier des mesures impopulaires.
L'Europe et l'OTAN dans le viseur
Alors que l'Union européenne tente de renforcer sa cohésion face à la menace russe, la France joue un rôle clé dans la défense collective. Les déclarations de Macron et Mandon s'inscrivent dans une stratégie de dissuasion qui vise à rassurer les alliés tout en préparant l'opinion à un possible conflit. La Norvège, l'Islande et le Canada, partenaires traditionnels, pourraient être sollicités dans ce cadre.
La Russie et la Chine dans le collimateur
Si la Russie reste la principale menace évoquée, la Chine est également surveillée de près. Les discours martiaux de l'exécutif français s'inscrivent dans une stratégie globale visant à renforcer les alliances occidentales face aux puissances autoritaires. La Hongrie, alliée de Moscou, pourrait être marginalisée dans ce contexte.