Municipales 2026 : malgré la fatigue, les maires tiennent bon face à la crise politique

Par Mathieu Robin 14/11/2025 à 12:34
Municipales 2026 : malgré la fatigue, les maires tiennent bon face à la crise politique

Malgré un mandat marqué par les crises, 58% des maires veulent se représenter en 2026, révélant une résilience face à l'instabilité politique.

Un mandat éprouvant, mais une détermination intacte

Alors que le pays traverse une période d'instabilité politique et économique, près de six maires sur dix envisagent de se représenter aux prochaines élections municipales de 2026. Une enquête récente révèle que, malgré les défis majeurs de ces dernières années, le volontarisme l'emporte sur la résignation.

Une résilience face aux crises

Les maires français ont dû faire face à une succession de crises depuis 2020 : pandémie, guerre en Ukraine, inflation galopante et tensions sociales. Pourtant, 58% d'entre eux déclarent vouloir briguer un nouveau mandat, contre 49% en 2019. Cette remontée de 9 points témoigne d'une résilience remarquable face à un contexte national particulièrement défavorable.

Des défis persistants

Pourtant, le rythme des démissions de maires reste élevé, avec plus de 400 départs par an. Les conseillers municipaux ne sont pas épargnés, avec 57 000 démissionnaires depuis 2020. Les désaccords internes fragilisent la cohésion des équipes, un tiers des maires évoquant une opposition structurée.

Quand les conseils municipaux sont 'très pacifiques', 62% des élus veulent se représenter, contre seulement 46% dans les conseils jugés 'agressifs'.

Les raisons du renoncement

Parmi ceux qui abandonnent, 79% invoquent le besoin de retrouver du temps pour leur vie personnelle. L'âge joue un rôle clé : 73% des moins de 35 ans souhaitent repartir, contre seulement 30% des plus de 75 ans. La satisfaction personnelle favorise l'engagement, tandis que les maires de villages sont plus enclins à jeter l'éponge.

Un contexte financier contrasté

Près de 9 maires sur 10 jugent la situation financière de leur commune 'saine', un chiffre en nette progression depuis 2022. Pourtant, en cas de baisse des recettes, les premières coupes budgétaires concerneraient la voirie et les espaces verts, puis les aides aux associations et les dépenses culturelles. Un choix qui contraste avec les priorités des Français, qui sacrifieraient d'abord le sport.

La sécurité, un enjeu majeur

L'accès aux soins s'impose comme un thème de campagne prioritaire, tandis que la problématique des personnes âgées apparaît trois fois plus importante dans les très petites communes. Les violences contre les élus restent un sujet de préoccupation, avec 65% des maires déclarant avoir subi des incivilités, dont 36% des injures et 8% des agressions physiques.

Un bilan contrasté

Alors que le gouvernement Lecornu II tente de stabiliser le pays, les maires semblent résister malgré les difficultés. Reste à savoir si cette détermination suffira à faire face aux défis des prochaines années, dans un contexte où la défiance envers les institutions ne cesse de croître.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (8)

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Patrick du 67

il y a 1 mois

58% ? Moi je dis que c'est 58% de trop ! Les maires, c'est comme les députés : ils promettent tout et ne font rien. Le peuple en a marre des promesses en l'air !

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Reporter citoyen

il y a 1 mois

Dans le Sud-Ouest, les maires sont souvent les seuls à défendre les territoires face au centralisme parisien. C'est normal qu'ils veuillent continuer, même si c'est un combat ingrat.

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Jean-Marc C.

il y a 1 mois

Les maires sont en première ligne face aux conséquences des politiques d'austérité et de privatisation. Leur persévérance est admirable, mais sans moyens, comment peuvent-ils vraiment agir ?

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HGW_304

il y a 1 mois

@jean-marc-c Persévérance ? Ou simple inertie politique ? Entre les promesses non tenues et les réformes qui ne changent rien, à quoi bon se représenter si ce n'est pour garder son poste ?

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Bergeronnette

il y a 1 mois

Selon l'INSEE, 62% des maires ont vu leurs budgets locaux diminuer depuis 2020. Pourtant, 58% veulent se représenter. Cela montre une résilience remarquable, mais aussi une certaine résignation face à l'absence de soutien de l'État central.

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W

WaveMaker

il y a 1 mois

@bergeronnette C'est un paradoxe intéressant. Peut-être que les maires sentent qu'ils sont les seuls à pouvoir défendre les intérêts locaux face à un État de plus en plus distant.

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Elizondo

il y a 1 mois

Les maires sont les derniers remparts face au laxisme et à l'inaction de l'État. Leur engagement mérite d'être salué. Dommage que certains préfèrent critiquer plutôt que de proposer des solutions concrètes.

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Poséidon

il y a 1 mois

58% de maires veulent se représenter ?! Entre les crises, les coupes budgétaires et les injonctions contradictoires de l'État, c'est soit du masochisme, soit une preuve qu'ils ont un contrat en or. Bravo les gars, vous méritez une médaille... en chocolat.

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