Un mandat éprouvant, mais une détermination intacte
Alors que le pays traverse une période d'instabilité politique et économique, près de six maires sur dix envisagent de se représenter aux prochaines élections municipales de 2026. Une enquête récente révèle que, malgré les défis majeurs de ces dernières années, le volontarisme l'emporte sur la résignation.
Une résilience face aux crises
Les maires français ont dû faire face à une succession de crises depuis 2020 : pandémie, guerre en Ukraine, inflation galopante et tensions sociales. Pourtant, 58% d'entre eux déclarent vouloir briguer un nouveau mandat, contre 49% en 2019. Cette remontée de 9 points témoigne d'une résilience remarquable face à un contexte national particulièrement défavorable.
Des défis persistants
Pourtant, le rythme des démissions de maires reste élevé, avec plus de 400 départs par an. Les conseillers municipaux ne sont pas épargnés, avec 57 000 démissionnaires depuis 2020. Les désaccords internes fragilisent la cohésion des équipes, un tiers des maires évoquant une opposition structurée.
Quand les conseils municipaux sont 'très pacifiques', 62% des élus veulent se représenter, contre seulement 46% dans les conseils jugés 'agressifs'.
Les raisons du renoncement
Parmi ceux qui abandonnent, 79% invoquent le besoin de retrouver du temps pour leur vie personnelle. L'âge joue un rôle clé : 73% des moins de 35 ans souhaitent repartir, contre seulement 30% des plus de 75 ans. La satisfaction personnelle favorise l'engagement, tandis que les maires de villages sont plus enclins à jeter l'éponge.
Un contexte financier contrasté
Près de 9 maires sur 10 jugent la situation financière de leur commune 'saine', un chiffre en nette progression depuis 2022. Pourtant, en cas de baisse des recettes, les premières coupes budgétaires concerneraient la voirie et les espaces verts, puis les aides aux associations et les dépenses culturelles. Un choix qui contraste avec les priorités des Français, qui sacrifieraient d'abord le sport.
La sécurité, un enjeu majeur
L'accès aux soins s'impose comme un thème de campagne prioritaire, tandis que la problématique des personnes âgées apparaît trois fois plus importante dans les très petites communes. Les violences contre les élus restent un sujet de préoccupation, avec 65% des maires déclarant avoir subi des incivilités, dont 36% des injures et 8% des agressions physiques.
Un bilan contrasté
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de stabiliser le pays, les maires semblent résister malgré les difficultés. Reste à savoir si cette détermination suffira à faire face aux défis des prochaines années, dans un contexte où la défiance envers les institutions ne cesse de croître.