Une visite aux accents diplomatiques et militaires
Dimanche 21 décembre 2025, Emmanuel Macron a entamé une visite officielle aux Émirats arabes unis, marquant ainsi une nouvelle étape dans les relations franco-émiraties. Cette visite, officiellement motivée par la célébration de Noël avec les troupes françaises déployées dans le pays, cache en réalité des enjeux géopolitiques et sécuritaires majeurs.
Un partenariat stratégique renforcé
Accompagné de la ministre des Armées, Catherine Vautrin, le président français a débuté sa journée par une visite au musée national Zayed à Abou Dhabi. Un entretien avec le président émirati, Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, a suivi, centré sur le renforcement du partenariat stratégique entre les deux nations. La présidence française insiste sur une coopération « en matière de sécurité et de défense », un domaine où Paris compte sur les Émirats pour contrer les menaces régionales.
Plus de 900 soldats français sur le terrain
Les Émirats abritent trois bases militaires françaises, où plus de 900 soldats sont déployés. Emmanuel Macron s’est adressé à ces troupes dimanche après-midi, avant de partager un dîner de Noël préparé par les chefs de l’Élysée. Une tradition qui, cette année, prend une dimension particulière : la région du Golfe est au cœur de plusieurs crises, selon la présidence.
La lutte contre le narcotrafic, priorité française
Si la visite s’inscrit dans une logique de célébration, elle sert aussi les intérêts sécuritaires de la France. Paris cherche à obtenir l’appui des Émirats dans sa « guerre » contre le narcotrafic, un fléau qui gangrène les quartiers populaires français. Des trafiquants français, installés notamment à Dubaï, y ont accumulé des patrimoines immobiliers colossaux.
Un dossier explosif après l’assassinat de Marseille
La mort de Mehdi Kessaci, frère d’un militant anti-narcotrafic, en novembre dernier, a relancé le débat sur la lutte contre les réseaux criminels. Emmanuel Macron a promis de traquer les « têtes de réseau » à l’étranger, tandis que le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a déjà demandé l’extradition de quinze narcotrafiquants présumés vers la France.
Les forces françaises en première ligne
Sur la frégate La Provence, des militaires français luttent contre les trafics en mer Rouge et dans l’océan Indien. En 2025, plus de vingt tonnes de drogue ont été saisies, représentant des centaines de millions d’euros de valeur marchande. Une goutte d’eau face à l’ampleur du phénomène, reconnaît le commandant Pascal Forissier.
Une présence militaire justifiée par les tensions régionales
La France participe aussi à l’opération Aspides, visant à protéger les navires contre les attaques houthistes, et à Chammal, la coalition contre l’État islamique. Une présence qui, selon l’Élysée, permet à la France de conserver une autonomie stratégique dans un contexte international tendu.
Une démonstration de force pour conclure
Lundi, Emmanuel Macron assistera à une démonstration des capacités militaires françaises dans la région. Un message clair adressé aux partenaires comme aux adversaires : la France entend jouer un rôle clé dans la stabilité du Golfe, malgré les critiques de l’extrême droite et de la droite traditionnelle sur son engagement à l’étranger.