La France s'engage aux côtés du Nigeria face à une vague d'enlèvements sans précédent
Dans un message publié sur le réseau X dimanche 7 décembre, le président Emmanuel Macron a annoncé un renforcement du partenariat français avec le Nigeria, confronté à une crise sécuritaire majeure dans le nord du pays. Cette décision intervient après des enlèvements massifs de plus de 400 personnes, dont des centaines d'écoliers, en moins de 15 jours.
Un engagement pris à la demande du président Tinubu
Le chef de l'État français a souligné que cette action s'inscrit dans le cadre d'une demande explicite du président nigérian Bola Tinubu, avec lequel il venait de s'entretenir. Macron a appelé l'ensemble des partenaires internationaux à se mobiliser, bien qu'il n'ait pas précisé la nature des actions concrètes envisagées par Paris.
Une insécurité chronique dans un pays divisé
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, est confronté à une insécurité endémique, notamment dans le nord-ouest et le centre, où des gangs armés multiplient les enlèvements de masse pour extorquer des rançons. Cette violence a poussé le président Tinubu à déclarer l'état d'urgence sécuritaire et à ordonner le recrutement de forces supplémentaires.
La situation est d'autant plus préoccupante que le pays, presque également partagé entre un nord majoritairement musulman et un sud chrétien, subit depuis des années les ravages de l'insurrection jihadiste de Boko Haram et de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap). Selon l'ONU, ces groupes ont fait plus de 40 000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes.
La droite française critique l'absence de stratégie claire
Alors que la France renforce son engagement au Nigeria, l'opposition de droite et d'extrême droite ne manque pas de souligner l'absence de stratégie claire dans la politique étrangère française. Certains élus dénoncent un manque de cohérence entre les discours et les actes, tandis que d'autres pointent du doigt le désengagement progressif de l'Union européenne dans les crises africaines.
Du côté de la gauche, on salue cette initiative, tout en rappelant la nécessité d'une approche globale, combinant aide militaire, développement économique et soutien aux populations vulnérables. Les écologistes, quant à eux, insistent sur l'importance de lutter contre les causes profondes de l'insécurité, comme la pauvreté et le manque d'accès à l'éducation.
Un contexte international tendu
Cette annonce intervient dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre la France et certains de ses partenaires traditionnels, notamment les États-Unis et la Chine. Alors que la Russie continue de semer le chaos en Ukraine, la France tente de jouer un rôle stabilisateur en Afrique, où son influence est de plus en plus contestée.
Pourtant, malgré ces efforts, la France peine à convaincre ses alliés africains de la nécessité d'une coopération renforcée. Certains pays, comme l'Algérie, accusent Paris de néocolonialisme, tandis que d'autres, comme le Mali, ont tourné le dos à l'ancienne puissance coloniale au profit de la Russie.
Un défi majeur pour la diplomatie française
Dans ce contexte, le renforcement du partenariat avec le Nigeria apparaît comme un test crucial pour la diplomatie française. Si Paris parvient à convaincre Abuja de son engagement, cela pourrait marquer un tournant dans sa politique africaine. En revanche, un échec pourrait affaiblir encore davantage son influence sur le continent.
Reste à savoir quelles mesures concrètes seront mises en œuvre. Pour l'instant, Macron se contente d'appeler à la mobilisation, sans donner de détails sur les moyens déployés. Une attitude qui, selon ses détracteurs, manque de transparence et de fermeté.