Un tournant stratégique face aux périls grandissants
Alors que la France traverse une période de tensions géopolitiques inédites, Emmanuel Macron annonce une transformation radicale du Service national universel (SNU), le remplaçant par un service militaire volontaire. Cette initiative, révélée par plusieurs médias, s'inscrit dans un contexte marqué par l'agressivité croissante de la Russie et l'effritement des institutions internationales.
Un dispositif volontaire pour renforcer les armées
Le président de la République a confirmé cette évolution lors d'un déplacement à Varces (Isère), précisant que ce nouveau service, d'une durée d'environ dix mois, serait rémunéré. L'objectif affiché est clair : renforcer le pacte armée-nation et préparer le pays à des conflits asymétriques, comme le soulignent les experts.
Le SNU, un échec cuisant
Le SNU, lancé en 2019, a été vivement critiqué pour son manque d'efficacité. Son budget a été divisé par trois en un an, passant de 160 millions d'euros à 66 millions pour 2025.
"Le SNU n'est plus adapté au contexte stratégique", a reconnu un proche du président, tout en saluant l'engagement de la jeunesse. La gauche, notamment Olivier Faure (PS), a dénoncé un "fiasco".
La menace russe au cœur des préoccupations
Face à la montée des tensions avec Moscou, le gouvernement justifie cette réforme par la nécessité de préparer la France à un choc militaire. "Nous vivons la période de paix la plus longue de notre histoire, mais cet ordre international s'étiole", a alerté François Cormier-Bouligeon, député Ensemble pour la République. Le chef d'état-major des armées, Fabien Mandon, a même évoqué un risque de confrontation dans les trois à quatre ans.
Un projet soutenu par l'opinion publique
Les sondages montrent un large soutien à cette mesure : 86% des Français se disent favorables à un service militaire, dont 53% pour un retour à l'obligation. La classe politique, à l'exception de l'extrême droite, semble également favorable, bien que des divergences subsistent sur son caractère obligatoire ou volontaire.
La France suit l'exemple européen
Plusieurs pays, comme l'Allemagne, les Pays-Bas ou la Croatie, ont récemment instauré des services militaires volontaires. Cette harmonisation européenne pourrait renforcer la coopération face aux menaces communes, notamment les cyberattaques et les guerres hybrides.
Un enjeu de souveraineté et de cohésion nationale
Au-delà de l'aspect militaire, ce projet vise à renforcer la cohésion nationale et à préparer les jeunes à des missions de réserve, comme l'opération Sentinelle. Le gouvernement espère ainsi atteindre 100 000 réservistes d'ici 2030, contre moins de 50 000 aujourd'hui.