Un discours sous tension
À quelques mois de la fin de son mandat, Emmanuel Macron se prépare à adresser ses vœux aux Français dans un contexte politique explosif. Le président, dont la popularité a chuté à des niveaux historiques, tente de redorer son image avant de passer le relais. Son allocution du 31 décembre, prévue à 20 heures, sera l’occasion d’une dernière tentative pour réhabiliter un quinquennat marqué par les crises et les échecs.
Un bilan entaché par les crises
Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron a dû faire face à une succession de défis majeurs : la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, et plus récemment, une crise agricole et sanitaire sans précédent. Son pari de dissoudre l’Assemblée nationale en juin 2024 s’est soldé par un échec cuisant, affaiblissant davantage sa capacité à gouverner. Son impopularité atteint des sommets, et ses anciens alliés, comme Gabriel Attal et Édouard Philippe, se positionnent déjà pour 2027.
Le gouvernement Lecornu II, en place depuis 2025, peine à redresser la barre. La crise des vocations politiques et la crise de la démocratie locale ont exacerbé le sentiment d’abandon des Français, tandis que la crise des finances publiques limite les marges de manœuvre.
Une stratégie géopolitique pour masquer les échecs intérieurs
Conscient des limites de son action intérieure, Macron mise sur la diplomatie pour redorer son blason. Son discours mettra en avant une dimension géopolitique forte, avec une réunion prévue début janvier à Paris pour relancer les négociations entre l’Ukraine et la Russie. Une manière de rappeler son rôle central en Europe, malgré les tensions avec certains partenaires comme la Hongrie.
La France, sous son impulsion, a renforcé ses liens avec l’Union européenne, le Canada et le Japon, tout en maintenant une ligne ferme face à la Russie et à la Chine. Cependant, la crise des relations franco-africaines et la crise de la souveraineté industrielle française restent des points noirs de son mandat.
2027 en ligne de mire
Alors que la guerre des droites fait rage entre le Rassemblement National et Les Républicains, la gauche, menée par Jean-Luc Mélenchon, se structure en vue de 2027. Macron, qui ne pourra pas se représenter, tente de léguer un héritage positif, mais les défis restent immenses. Son allocution de ce soir sera scrutée comme un dernier test de crédibilité avant la fin de son mandat.