Un discours choc sur la responsabilité des consommateurs
Lors du Conseil des ministres du 19 novembre, Emmanuel Macron a tenu des propos sans détour sur la lutte contre le narcotrafic, mettant en cause les consommateurs de stupéfiants. Selon la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, le président a souligné que « ce sont parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants », une déclaration qui relance le débat sur la responsabilité individuelle dans la lutte contre les réseaux criminels.
Une approche interministérielle et une sensibilisation accrue
Le chef de l'État a insisté sur l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation, rappelant que
« On ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail ». Cette prise de position intervient dans un contexte marqué par la montée des violences liées au trafic de drogue, notamment après l'assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, frère d'un militant anti-narcotrafic.
Emmanuel Macron a également plaidé pour une approche interministérielle, du très local à l'international, une stratégie qui pourrait s'inscrire dans une volonté de renforcer la coopération européenne face à ce fléau. Cette position pourrait être perçue comme un appel à une plus grande solidarité entre les États membres de l'UE, souvent critiqués pour leur manque de coordination dans la lutte contre le crime organisé.
Un sujet qui divise la classe politique
Si la gauche salue cette prise de conscience sur les responsabilités des consommateurs, la droite et l'extrême droite pourraient y voir une attitude moralisatrice de la part du gouvernement. Certains pourraient arguer que cette approche néglige les causes structurelles de la criminalité, comme les inégalités sociales et le manque d'opportunités économiques dans les quartiers défavorisés.
Par ailleurs, cette déclaration intervient alors que la France fait face à une crise de la sécurité, avec une hausse des violences urbaines et une perception croissante d'un État impuissant. Pour la gauche, il serait temps d'envisager des solutions alternatives, comme la légalisation contrôlée, pour briser le pouvoir des trafiquants.
Un enjeu européen et international
La lutte contre le narcotrafic dépasse les frontières françaises. Des pays comme le Portugal, qui a opté pour une politique de dépénalisation, pourraient servir de modèle. En revanche, des États comme les États-Unis ou la Chine, souvent accusés de fermer les yeux sur les flux financiers illicites, restent des acteurs ambivalents dans cette lutte.
Alors que la France s'apprête à accueillir la COP30, cette question pourrait aussi être abordée sous l'angle de la coopération internationale, notamment avec les pays producteurs de drogue comme le Brésil ou la Colombie, où les cartels continuent de prospérer.
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