Macron accuse les bourgeois des centres-villes de financer le narcotrafic : une stratégie politique controversée

Par Aurélie Lefebvre 19/11/2025 à 13:26
Macron accuse les bourgeois des centres-villes de financer le narcotrafic : une stratégie politique controversée

Emmanuel Macron accuse les bourgeois des centres-villes de financer le narcotrafic, relançant le débat sur la sécurité en France.

Un discours qui divise

Emmanuel Macron a relancé le débat sur la lutte contre le narcotrafic en France en pointant du doigt les consommateurs des centres-villes, qu’il accuse de financer indirectement les réseaux criminels. Ces propos, tenus mercredi 19 novembre lors du conseil des ministres, ont été relayés par la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, lors de son compte rendu.

Une approche interministérielle pour une guerre « gagnable » ?

Le président a insisté sur la nécessité d’une politique de prévention et de sensibilisation, soulignant que c’est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants. Une déclaration qui s’inscrit dans un contexte tendu, marqué par l’assassinat à Marseille de Mehdi Kessaci, frère d’un militant anti-narcotrafic.

Du côté de l’opposition, Bruno Retailleau, président des Républicains, a salué la nouvelle loi contre la criminalité organisée, inspirée du modèle antiterroriste. On aura des résultats. C’est une guerre et on va la gagner, a-t-il affirmé sur Europe 1-CNews, évoquant la création d’un Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco) dès janvier 2025.

La droite et l’extrême droite en désaccord

Retailleau a critiqué le Rassemblement national (RN), jugé contradictoire pour son opposition à l’interception des messageries cryptées, un outil clé selon lui pour démanteler les réseaux criminels. Une attaque qui s’inscrit dans une stratégie de distinction face à l’extrême droite, souvent accusée de laxisme sur les questions de sécurité.

La diplomatie française en action

Parallèlement, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a intensifié les pressions sur les Émirats arabes unis pour l’extradition de quinze narcotrafiquants présumés. Une visite officielle a permis de saisir une quarantaine d’appartements de luxe et de geler des millions d’euros de patrimoine, achetés en cash ou en cryptomonnaies. La sécurité en France se joue aussi aux Émirats, a-t-il martelé, soulignant l’importance de la coopération internationale.

Accompagné du ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, Darmanin doit se rendre jeudi à Marseille, épicentre de la crise sécuritaire. Une visite symbolique alors que les quartiers populaires subissent une violence croissante, alimentée par les trafics.

Un débat qui dépasse les clivages

Si la droite et l’extrême droite s’affrontent sur les méthodes, la gauche dénonce une politique répressive qui ignore les causes sociales du trafic. Les critiques portent aussi sur l’absence de moyens pour les quartiers défavorisés, où les trafics prospèrent en l’absence d’alternatives. On ne peut pas déplorer les morts d’un côté et continuer à consommer de l’autre, a rappelé Bregeon, résumant l’ambivalence d’une société qui condamne les trafiquants tout en alimentant leur économie.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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