Macron ouvre la voie à l'accord UE-Mercosur malgré les critiques de la droite
Emmanuel Macron se montre favorable à l'accord UE-Mercosur, malgré les critiques de la droite et les craintes pour l'agriculture française.
Un accord controversé sous haute surveillance
Emmanuel Macron a affiché jeudi 6 novembre une position favorable à l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, tout en maintenant une vigilance sur les intérêts français. Une déclaration qui intervient alors que les tensions persistent au sein de la majorité et que la droite radicale multiplie les attaques.
Un feu vert conditionnel
Le président français a déclaré aux journalistes, en marge du sommet des chefs d'État à Belém (Brésil) :
"Je suis plutôt positif, mais je reste vigilant parce que je défends aussi les intérêts de la France."Cette prudence s'explique par les crises agricoles récurrentes et les pressions des lobbies protectionnistes.
La droite en ordre de bataille
Les Républicains, menés par Laurent Wauquiez, ont exigé mercredi un vote parlementaire sur le traité, accusant le gouvernement de précipitation. Un accord qui, s'il était ratifié, liberaliserait les échanges avec les géants latino-américains, dont le Brésil et l'Argentine. Signé fin 2024, le texte a été adopté par la Commission européenne le 3 septembre 2025, mais doit encore obtenir l'aval des 27 États membres.
Les garde-fous européens sous tension
Bruxelles avait annoncé en septembre des mesures de sauvegarde pour protéger l'agriculture française, un secteur déjà fragilisé par les crises climatiques et les distorsions de concurrence. Mais le ministre français chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, a insisté sur la nécessité d'une validation préalable par les pays du Mercosur avant toute signature. Une condition qui pourrait ralentir le processus, alors que la Commission européenne espère un accord avant fin décembre, profitant de la présidence tournante du Brésil au sein du Mercosur.
Un enjeu géopolitique majeur
Cet accord s'inscrit dans une stratégie d'ouverture de l'UE vers l'Amérique latine, face aux tensions commerciales avec la Chine et les États-Unis. Une orientation soutenue par la gauche, qui y voit un levier pour renforcer les alliances progressistes, tandis que la droite y perçoit un risque pour les emplois nationaux. Le gouvernement Lecornu II, fragilisé par les divisions internes, devra arbitrer entre pragmatisme économique et souveraineté agricole.
À propos de l'auteur
Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.
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