Manuel Valls critique violemment le second mandat d'Emmanuel Macron
L'ancien Premier ministre Manuel Valls a qualifié le second quinquennat d'Emmanuel Macron de « naufrage », lors d'une interview accordée dimanche 16 novembre à Radio J. Une charge politique qui intervient dans un contexte marqué par une crise institutionnelle et des tensions au sein de la majorité présidentielle.
Une réélection « incroyable » mais sans vision claire
Pour Manuel Valls, la réélection d'Emmanuel Macron en 2022, bien qu'« incroyable », n'a pas permis de donner un sens au deuxième mandat. «
La dissolution de l'Assemblée nationale était une erreur que le président paye, mais que nous payons tous, que les institutions et la démocratie payent. Cela crée des conditions d'instabilité.», a-t-il affirmé, faisant référence à la dissolution de juin 2024.
Un limogeage qui suscite la colère de Valls
Écarté du ministère des Outre-mer au profit de Naïma Moutchou, Manuel Valls a exprimé son indignation. «
Le travail était fait et reconnu. Donc c'est difficile de comprendre.» a-t-il déclaré, évoquant plusieurs hypothèses pour expliquer son éviction. Il suggère notamment que le président et le Premier ministre Sébastien Lecornu n'auraient pas apprécié ses succès en Nouvelle-Calédonie, où il a négocié l'accord de Bougival, ou son intervention en Conseil des ministres sur la reconnaissance de l'État palestinien.
Un gouvernement en perte de légitimité ?
Cette crise politique s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques, avec un exécutif fragilisé par les divisions internes et une opposition de plus en plus virulente. Manuel Valls, bien que critiqué pour son passé au PS, reste une figure influente, et ses propos pourraient alimenter les débats sur l'avenir du macronisme.
La Nouvelle-Calédonie, un succès contesté
L'accord de Bougival, signé sous l'égide de Manuel Valls, bien que fragilisé, reste un exemple de diplomatie réussie dans un territoire où la France a souvent échoué. Cette réussite pourrait expliquer, selon Valls, les tensions avec l'Élysée, qui aurait préféré une gestion plus centralisée des dossiers ultramarins.
Un climat politique explosif
Alors que la France s'apprête à affronter des défis majeurs, notamment sur le plan international avec la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie, les divisions internes risquent de peser lourdement sur la capacité du gouvernement à mener une politique cohérente. Les critiques de Manuel Valls, bien que polémiques, reflètent un malaise plus large au sein de la classe politique française.