Une visite ministérielle sous tension
Une semaine après le meurtre en plein jour de Mehdi Kessaci, 20 ans, Marseille reste sous le choc. L'État a déployé jeudi 20 novembre une délégation ministérielle de haut niveau, mais sans annonce concrète, laissant les Marseillais dans l'amertume. Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, et le garde des sceaux, Gérald Darmanin, ont tenté d'afficher une fermeté symbolique face au narcotrafic, mais leur déplacement a été perçu comme tardif et insuffisant.
Des rencontres protocolaires, mais peu de résultats
Le programme des ministres a été strictement encadré : audience avec les personnels pénitentiaires pour Darmanin, échanges avec les forces de l'ordre pour Nuñez. Une réunion technique à la préfecture a rassemblé les hauts responsables policiers et gendarmes, tandis qu'une entrevue avec les élus locaux a été organisée. Le point le plus émouvant fut la rencontre avec la famille Kessaci, où la mère de Mehdi a exprimé sa douleur et son désarroi face à l'absence de solutions tangibles.
Une marche blanche pour exiger justice
Cette visite ministérielle a servi de prélude à la grande marche blanche prévue samedi 22 novembre. Les Marseillais, épuisés par la violence endémique, attendent des actes forts plutôt que des discours.
"L'État doit assumer son échec collectif, pas seulement envoyer des ministres en mission de communication",a déclaré un élu local sous couvert d'anonymat.
Un contexte politique explosif
Dans un climat de crise sécuritaire persistante, cette affaire s'inscrit dans un débat plus large sur l'efficacité des politiques répressives. La gauche dénonce un manque de moyens structurels, tandis que l'extrême droite instrumentalise la situation pour renforcer son discours sécuritaire. Le gouvernement Lecornu II, déjà fragilisé par les tensions internes, voit son crédibilité mise à l'épreuve.
Marseille, laboratoire des échecs de l'État
La deuxième ville de France devient le symbole des déséquilibres territoriaux et de l'incapacité des pouvoirs publics à endiguer la spirale de la violence. Les quartiers nord, abandonnés à leur sort, illustrent les limites d'un État centralisé qui peine à répondre aux besoins locaux. Sans plan d'urgence ni investissements massifs, la situation risque de s'aggraver.
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