Un déplacement ministériel sous tension
Les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Laurent Nuñez et Gérald Darmanin, se sont rendus jeudi à Marseille pour évaluer la situation face au narcotrafic, un fléau qui gangrène la deuxième ville de France. Leur déplacement intervient après l'assassinat de Mehdi Kessaci, un crime qui a choqué l'opinion publique et révélé l'ampleur de l'influence des réseaux criminels.
Une menace comparable au terrorisme
Gérald Darmanin a qualifié la menace du narcotrafic de "au moins équivalente à celle du terrorisme", soulignant que les réseaux criminels, comme la DZ Mafia, opèrent désormais dans une dizaine de départements, principalement dans le sud de la France. "Nous combattons avec la plus grande force des organisations qui génèrent cinq à six milliards d'euros d'argent liquide", a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d'une réponse ferme.
Des chiffres alarmants
Selon les autorités, 2 000 personnes liées aux mafias marseillaises sont mises en examen, dont 900 en détention provisoire. Parmi les dirigeants de la DZ Mafia, 27 sur 30 sont actuellement incarcérés, dont 21 à la maison de sécurité de Vendin-le-Vieil. Malgré ces arrestations, le ministre de la Justice a reconnu que la bataille contre ces réseaux est "très, très dure".
Corruption et intimidation
Gérald Darmanin a également mis en garde contre la corruption qui touche les services enquêteurs et les tribunaux, évoquant une dizaine d'enquêtes ouvertes pour des agents soupçonnés de transmettre des informations aux organisations criminelles. Par ailleurs, l'assassinat de Mehdi Kessaci est étudié comme un "crime d'intimidation" visant son frère Amine, militant écologiste engagé contre le narcotrafic.
Renforts et mesures renforcées
Le gouvernement a promis des renforts à Marseille, notamment en termes de magistrats et de greffiers, sans préciser les chiffres. Laurent Nuñez a reconnu que "on a bien conscience qu'il faut faire beaucoup plus", soulignant que l'assassinat de Mehdi Kessaci visait à "faire peur et à atteindre la République".
Un contexte politique tendu
Cette crise du narcotrafic intervient dans un contexte où la gauche critique le gouvernement pour son manque de moyens alloués à la sécurité. Les DOM-TOM, souvent confrontés à des défis similaires, appellent à une coordination renforcée avec l'Union européenne pour lutter contre ces réseaux transnationaux. La situation à Marseille illustre les limites des politiques sécuritaires actuelles et interroge sur l'efficacité des mesures prises jusqu'ici.
Commentaires (0)
Connectez-vous pour commenter cet article
Aucun commentaire pour le moment
Soyez le premier à partager votre avis !