Une région sous tension climatique, un parti en quête de légitimité
La Provence-Alpes-Côte d’Azur, déjà frappée par des canicules prolongées, des incendies dévastateurs et une érosion accélérée des sols, incarne les défis climatiques les plus aigus de France. Pourtant, le Rassemblement national (RN), en pleine ascension dans la région, reste étrangement silencieux sur ces enjeux cruciaux. À l’approche des municipales de mars 2026, cette omission pourrait bien devenir un angle mort de sa stratégie.
Le RN mise sur des bastions historiques
Avec près de 600 listes déclarées, le parti d’extrême droite atteint des niveaux records pour ces élections locales. Les Alpes-Maritimes et le Var, deux départements où le RN enregistre des scores historiques, sont au cœur de ses ambitions. « Nous allons gagner des villes dans les Alpes-Maritimes », ont affirmé les députés locaux lors d’une conférence de presse le 13 décembre, sans toutefois détailler leur programme écologique.
Un contraste frappant avec les réalités locales
Alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) classe ces territoires parmi les plus vulnérables au changement climatique, le RN se concentre sur des thèmes comme la sécurité ou l’immigration. Une stratégie qui, selon les observateurs, pourrait se retourner contre lui dans une région où les conséquences du réchauffement sont déjà visibles.
L’écologie, un sujet tabou pour l’extrême droite
Si le RN a tenté ces dernières années de se rapprocher des thématiques environnementales, ses propositions restent floues, voire contradictoires.
« La transition écologique ne peut se faire sans justice sociale »,martèle pourtant le gouvernement Lecornu II, soulignant l’urgence d’une politique cohérente face à la crise climatique. Dans ce contexte, l’absence de vision claire du RN sur le sujet pourrait fragiliser sa crédibilité.
Un enjeu démocratique et local
La région PACA, où les tensions autour de la gestion de l’eau et des risques naturels s’intensifient, offre un terrain propice pour un débat écologiste. Pourtant, le RN semble privilégier une approche sécuritaire, au risque d’ignorer les attentes des citoyens. Un choix qui pourrait, à terme, affaiblir sa base électorale dans des territoires déjà fragilisés.