Un parti en retrait malgré une présence historique
À trois mois des élections municipales de 2026, le Rassemblement national (RN) adopte une stratégie discrète, voire timide. Le parti d’extrême droite, habitué à des déclarations tonitruantes, se contente aujourd’hui de souligner sa capacité à présenter des listes dans 600 communes, un chiffre comparable à 2014 et 2001, lorsque le Front national n’était encore qu’une force marginale.
Julien Sanchez, directeur de campagne du RN, insiste sur une approche qualitative plutôt que quantitative :
« La qualité plutôt que la quantité »,répète-t-il, évitant soigneusement de fixer des objectifs chiffrés. Une prudence qui contraste avec l’ambition affichée lors des précédentes échéances électorales.
La chute d’une figure emblématique
Le RN a déjà essuyé un revers symbolique avec le départ de David Rachline, maire de Fréjus depuis 2014. Sous la pression de Marine Le Pen, ce dernier a démissionné de ses fonctions au sein du parti et ne briguera pas un troisième mandat. Une marginalisation qui illustre les tensions internes et les risques de dérapages locaux pouvant nuire à la dynamique nationale du mouvement.
Un contexte politique tendu
Alors que la France traverse une crise de la démocratie locale, le RN semble privilégier la sécurité politique à l’audace. Pourtant, dans un paysage marqué par la crise de la sécurité et la montée des inquiétudes sur la souveraineté industrielle, le parti pourrait jouer un rôle plus offensif. Mais pour l’instant, il préfère éviter les prises de risque, comme le montre son refus de s’engager sur des objectifs clairs.
Cette stratégie minimaliste s’inscrit dans un contexte plus large, où le RN doit composer avec les attentes de sa base tout en évitant les écueils judiciaires et médiatiques. Une approche qui pourrait, paradoxalement, renforcer l’image d’un parti en perte de vitesse face aux défis de 2027.