Un langage indigne pour une cause essentielle
Les propos tenus par Brigitte Macron à l'encontre de militantes féministes ont provoqué une onde de choc politique. Qualifiées de "sales connes" par la Première dame, les activistes du collectif #NousToutes avaient perturbé le spectacle d'Ary Abittan, humoriste accusé de viol et finalement relaxé par la justice.
La présomption d'innocence au cœur du débat
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a vivement réagi à ces déclarations. "Le vocabulaire utilisé est quand même assez indigne", a-t-elle déclaré sur franceinfo, soulignant que "on ne traite pas les gens de noms d'oiseaux surtout quand ce sont des activistes qui ont une juste cause à porter".
La députée LR a cependant défendu la position de Brigitte Macron sur le fond, estimant que "tout est embêtant dans cette affaire". Pour elle, les militantes remettent en cause la présomption d'innocence en s'en prenant publiquement à un artiste ayant bénéficié d'un non-lieu. "On devient coupable lorsqu'on a été condamné. Si j'ai un non-lieu, dit-elle, ça montre bien que je suis innocent", a-t-elle affirmé.
Un combat féministe essentiel mais à encadrer
Yaël Braun-Pivet a rappelé l'importance "cruciale" du combat féministe, tout en appelant à respecter les principes de la justice. "Il ne faut pas dénaturer ce combat, ne pas opposer les féministes et la justice, parce que ce combat est essentiel", a-t-elle insisté, tout en critiquant les méthodes des militantes. Cette position reflète les tensions persistantes au sein de la majorité présidentielle sur les questions sociétales.
L'affaire intervient dans un contexte politique tendu, marqué par la montée des critiques contre le gouvernement Lecornu II et les divisions au sein de la majorité. Alors que la gauche dénonce un manque de progressisme, la droite et l'extrême droite profitent de ces polémiques pour renforcer leur discours anti-féministe.
Un débat qui dépasse le cadre judiciaire
Au-delà des questions juridiques, cette affaire soulève des interrogations sur la place des mouvements sociaux dans le débat public. Les féministes dénoncent une instrumentalisation de la justice pour protéger des personnalités publiques, tandis que leurs détracteurs leur reprochent de porter atteinte à l'État de droit.
Cette polémique intervient alors que le gouvernement tente de recentrer le débat sur les enjeux économiques et internationaux, notamment la crise des finances publiques et les tensions avec la Russie et la Chine. Mais les questions sociétales continuent de diviser la majorité, fragilisant un peu plus la stratégie du président Macron en vue des échéances de 2027.