Un milliard d'euros dépensés, des résultats dérisoires
Alors que le gouvernement français clame haut et fort ses efforts contre le narcotrafic, les chiffres peinent à convaincre. Selon les dernières estimations, l'État consacre chaque année 1,8 milliard d'euros à cette lutte, avec des résultats pour le moins mitigés. Comment expliquer cet échec malgré les moyens colossaux déployés ?
Des effectifs renforcés, mais une adaptation des trafiquants
Les forces de l'ordre ne sont pas en reste : 6 % des policiers, gendarmes et douaniers travaillent quotidiennement sur ce dossier. L'Office antidrogue (OFAST) a même vu ses effectifs doubler en cinq ans. Pourtant, les trafiquants, eux, s'adaptent.
"Il y a les méthodes classiques, les points de deal, il y a les livraisons à domicile...", explique un haut responsable de la police nationale.
Si les saisies ont augmenté – +130 % pour la cocaïne et +123 % pour les drogues de synthèse –, les points de deal, eux, se déplacent. Ils étaient 4 000 en 2020, ils ne sont plus que 2 729 aujourd'hui. Une victoire en demi-teinte, donc.
La justice, un outil sous-utilisé ?
Du côté de la justice, les moyens semblent enfin suivre. La Chancellerie annonce plus de magistrats, et dès janvier prochain, un parquet dédié : le PNACO, sur le modèle du parquet antiterroriste. Mais sera-ce suffisant pour démanteler les réseaux ?
"La partie difficile, c'est la lutte contre les trafiquants internationaux, les gros bonnets...", souligne un expert en économie. Un constat qui interroge sur l'efficacité réelle des mesures prises.
Des prisons de haute sécurité, une solution symbolique ?
Le gouvernement mise aussi sur les prisons de haute sécurité. À Condé-sur-Sarthe (Orne), une dizaine de trafiquants ont été transférés. D'autres établissements devraient ouvrir en 2026 à Réau (Seine-et-Marne) et Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Mais cette mesure suffira-t-elle à endiguer le fléau ?
Un échec qui interroge la stratégie gouvernementale
Alors que le président Emmanuel Macron convoque une réunion d'urgence, les questions se multiplient. Pourquoi tant d'argent dépensé sans résultats concrets ? La réponse pourrait bien se trouver dans l'incapacité des autorités à s'attaquer aux racines du problème : la précarité, le manque de perspectives et l'absence de politique sociale forte.
Face à cette situation, la gauche dénonce un manque de volonté politique, tandis que l'extrême droite instrumentalise le sujet pour alimenter ses discours sécuritaires. Entre démagogie et impuissance, le gouvernement semble perdu.
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