Nationalisation d'ArcelorMittal : un enjeu stratégique pour la souveraineté industrielle française

Par Aurélie Lefebvre 29/11/2025 à 11:21
Nationalisation d'ArcelorMittal : un enjeu stratégique pour la souveraineté industrielle française

La proposition de loi pour nationaliser ArcelorMittal, adoptée en première lecture, relance le débat sur la souveraineté industrielle française.

Une proposition de loi controversée à l'Assemblée nationale

La proposition de loi visant à nationaliser ArcelorMittal, portée par La France insoumise, a franchi une première étape cruciale en étant adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale. Le texte, qui doit désormais être examiné par le Sénat, suscite des débats passionnés sur l'avenir de l'industrie sidérurgique française.

Un actif stratégique menacé

Pour Aurélie Trouvé, députée LFI et rapporteure du texte, la situation est alarmante. Si on ne nationalise pas, il n'y a plus d'acier dans cinq, dix ans, a-t-elle alerté sur France Inter. L'acier, indispensable à de nombreux secteurs comme la défense nationale et l'automobile, pourrait devenir une dépendance critique pour la France.

La députée insoumise dénonce un manque de vision stratégique de la part des gouvernements successifs. Ce qui me choque, c'est que le ministre de l'Industrie et les gouvernements, depuis très longtemps, n'ont aucune réponse, aucune solution à un problème absolument gravissime, a-t-elle déclaré.

Un débat sur la souveraineté industrielle

Le gouvernement, opposé à cette nationalisation, met en avant les risques économiques et juridiques d'une telle mesure. Pourtant, les travailleurs d'ArcelorMittal réclament depuis des années une intervention publique pour sauver l'industrie sidérurgique.

La nationalisation est une demande des travailleurs d'ArcelorMittal depuis plusieurs années, rappelle Aurélie Trouvé. Il est temps d'arrêter les délocalisations et les manquements d'investissements.

Un combat politique et industriel

Malgré les réticences du Sénat, dominé par la droite et le centre, la députée LFI reste optimiste. On nous disait que la constitutionnalisation du droit à l'avortement ne passerait pas. Deux ans après, c'est voté, souligne-t-elle.

Le débat sur la nationalisation d'ArcelorMittal s'inscrit dans un contexte plus large de crise de la souveraineté industrielle française. La dépendance aux importations d'acier, notamment en cas de rupture d'approvisionnement ou de hausse des prix, représente un risque majeur pour l'économie nationale.

Oui, l'État peut être stratège, oui l'État peut planifier, oui l'État peut agir, insiste Aurélie Trouvé, défendant une vision interventionniste de l'État dans les secteurs stratégiques.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (5)

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B

Bréhat

il y a 1 semaine

La France doit défendre ses fleurons industriels ! ArcelorMittal est un symbole de notre savoir-faire. L'État doit intervenir pour protéger nos emplois.

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F

Fab-49

il y a 1 semaine

@brehat Oui, mais à quel prix ? L'État a déjà du mal à gérer ses propres entreprises. Une privatisation partielle serait plus pragmatique.

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W

WebSurfer

il y a 1 semaine

Encore une décision prise par des élites qui ne comprennent rien à l'économie réelle ! Le peuple n'a pas son mot à dire...

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C

Carcassonne

il y a 1 semaine

@websurfer Les études montrent que les nationalisations réussies sont rares. Voir le cas d'EDF pour s'en convaincre. Sources : Cour des comptes 2023.

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A

Anamnèse

il y a 1 semaine

La nationalisation peut être une solution temporaire, mais il faut un plan clair pour éviter les gaspillages publics. L'équilibre est nécessaire.

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G

GhostWriter

il y a 1 semaine

Selon l'INSEE, la sidérurgie française a perdu 30% de parts de marché depuis 2010. La question de la souveraineté industrielle se pose vraiment.

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D

datadriven

il y a 1 semaine

Nationaliser ArcelorMittal, c'est un retour en arrière ! L'État n'a pas à gérer des entreprises privées. Laissons le marché faire son travail.

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M

Mortimer

il y a 1 semaine

@datadriven L'Europe a déjà des outils pour protéger nos industries stratégiques. Pourquoi s'isoler ? Regardez l'Allemagne et son modèle coopératif.

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