Une proposition de loi controversée à l'Assemblée nationale
La proposition de loi visant à nationaliser ArcelorMittal, portée par La France insoumise, a franchi une première étape cruciale en étant adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale. Le texte, qui doit désormais être examiné par le Sénat, suscite des débats passionnés sur l'avenir de l'industrie sidérurgique française.
Un actif stratégique menacé
Pour Aurélie Trouvé, députée LFI et rapporteure du texte, la situation est alarmante. Si on ne nationalise pas, il n'y a plus d'acier dans cinq, dix ans
, a-t-elle alerté sur France Inter. L'acier, indispensable à de nombreux secteurs comme la défense nationale et l'automobile, pourrait devenir une dépendance critique pour la France.
La députée insoumise dénonce un manque de vision stratégique de la part des gouvernements successifs. Ce qui me choque, c'est que le ministre de l'Industrie et les gouvernements, depuis très longtemps, n'ont aucune réponse, aucune solution à un problème absolument gravissime
, a-t-elle déclaré.
Un débat sur la souveraineté industrielle
Le gouvernement, opposé à cette nationalisation, met en avant les risques économiques et juridiques d'une telle mesure. Pourtant, les travailleurs d'ArcelorMittal réclament depuis des années une intervention publique pour sauver l'industrie sidérurgique.
La nationalisation est une demande des travailleurs d'ArcelorMittal depuis plusieurs années, rappelle Aurélie Trouvé. Il est temps d'arrêter les délocalisations et les manquements d'investissements
.
Un combat politique et industriel
Malgré les réticences du Sénat, dominé par la droite et le centre, la députée LFI reste optimiste. On nous disait que la constitutionnalisation du droit à l'avortement ne passerait pas. Deux ans après, c'est voté
, souligne-t-elle.
Le débat sur la nationalisation d'ArcelorMittal s'inscrit dans un contexte plus large de crise de la souveraineté industrielle française. La dépendance aux importations d'acier, notamment en cas de rupture d'approvisionnement ou de hausse des prix, représente un risque majeur pour l'économie nationale.
Oui, l'État peut être stratège, oui l'État peut planifier, oui l'État peut agir, insiste Aurélie Trouvé, défendant une vision interventionniste de l'État dans les secteurs stratégiques.