Un attentat contre Rafael Belaunde dans un Pérou en crise
Le candidat de droite à la présidentielle péruvienne, Rafael Belaunde, a échappé de justesse à une attaque armée mardi 2 décembre, dans un contexte de violence croissante liée au crime organisé. L'incident, survenu dans la localité de Cerro Azul, à 150 kilomètres au sud de Lima, souligne les failles structurelles d'un État en proie à l'instabilité.
Une attaque ciblée dans un climat de peur
Deux individus à moto ont ouvert le feu sur le véhicule de M. Belaunde, dirigeant du parti Liberté populaire. Selon le chef de la police péruvienne, le général Oscar Arriola, huit ou neuf coups de feu ont été tirés. Le candidat, un entrepreneur de 50 ans, a riposté avec au moins douze tirs, sans faire de blessé. Une photo de Belaunde, le visage ensanglanté, est devenue virale, alimentant les débats sur la sécurité publique.
Un contexte politique explosif
Le Pérou se prépare pour des élections générales le 12 avril, dans un climat marqué par la montée des tensions politiques. Belaunde, petit-fils de l'ancien président Fernando Belaunde, n'est pas favori, face à des figures comme Rafael Lopez Aliaga ou Keiko Fujimori, tous deux à droite.
« C’est un mauvais début de campagne. Il faut rejeter fermement cette attaque », a déclaré l’ancien ministre Pedro Cateriano, fondateur de Liberté populaire.
Un État en déliquescence
Le pays traverse une crise sécuritaire profonde, avec des bandes criminelles extorquant et assassinant impunément. Les manifestations, notamment celles des transporteurs et commerçants, reflètent un mécontentement généralisé. La destitution récente de la présidente Dina Boluarte et l'arrivée au pouvoir intérimaire de José Jeri, figure de droite, n'ont pas apaisé les tensions.
Un symbole des dérives autoritaires
Cette attaque intervient alors que le Pérou est secoué par des violences politiques et une crise institutionnelle. Les observateurs soulignent les risques d'une radicalisation de la droite, dans un pays où les libertés démocratiques sont menacées. La communauté internationale, notamment l'Union européenne, suit avec inquiétude cette dérive.