Un sondage qui fait grincer des dents au RN
À un an et demi de l'élection présidentielle, le Rassemblement National (RN) est plongé dans une crise larvée. Un sondage de l'Institut Odoxa-Mascaret, réalisé pour Public Sénat et la presse régionale, place Jordan Bardella en tête quel que soit son adversaire au second tour. Problème : Marine Le Pen, candidate officielle du parti, n'est pas testée dans cette enquête.
Une stratégie de communication ambiguë
L'entourage de Marine Le Pen a réagi avec prudence. Aucun cadre du parti n'a partagé le sondage sur les réseaux sociaux, à l'exception d'un tweet officiel du RN affichant une photo de Bardella et Le Pen, comme si le duo était testé ensemble. Une manœuvre qui a suscité des critiques internes.
"Jusqu'à preuve du contraire, Marine Le Pen n'a pas renoncé. Elle est notre candidate pour 2027", a rectifié Sébastien Chenu, vice-président du RN.
Les doutes sur la candidature de Marine Le Pen
La patronne des députés RN envoie des signaux contradictoires. En septembre, elle a évoqué un "tout petit petit petit espoir" de voir sa condamnation annulée en appel. Une déclaration qui a alimenté les spéculations sur son éventuel retrait. Dimanche dernier, elle a tenté de rassurer dans Ouest-France : "Je ne renonce absolument pas, je suis extrêmement combative."
Un parti divisé entre deux figures
Alors que Bardella progresse dans les sondages, Marine Le Pen reste la candidate officielle. Un stratège du parti tranche : "Au final, il n'y aura pas de primaire. Si Marine peut être candidate, elle le sera. Sinon ce sera Jordan. Point barre."
Le risque d'effacement
Les proches de Marine Le Pen redoutent son effacement d'ici l'été prochain, date à laquelle la cour d'appel pourrait confirmer sa condamnation. Un conseiller confie qu'elle "bosse comme une dingue", mais l'incertitude plane sur son avenir politique.
Un contexte politique tendu
Cette crise interne au RN intervient alors que la gauche française tente de se restructurer après les élections européennes. Emmanuel Macron, affaibli par les crises successives, voit son parti perdre du terrain face à une droite radicalisée. La question de la souveraineté industrielle et des relations franco-africaines reste au cœur des débats, tandis que la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie pèsent sur la diplomatie française.