Retraites : le gouvernement cède aux socialistes, mais la gauche gronde

Par Mathieu Robin 12/11/2025 à 07:21
Retraites : le gouvernement cède aux socialistes, mais la gauche gronde

Le gouvernement suspend la réforme des retraites jusqu'en 2028, mais la gauche est divisée. Les socialistes saluent un compromis, tandis que les Insoumis dénoncent une trahison.

Un compromis sous haute tension

Ce jeudi, les députés reprennent les débats sur le budget de la Sécurité sociale, avec un enjeu majeur : l'article 45 bis, qui suspend la réforme des retraites jusqu'en 2028. Une concession arrachée par le Parti socialiste (PS) en échange de son abstention dans une motion de censure. Un bras de fer politique qui illustre les divisions à gauche et la fragilité du gouvernement Lecornu.

Un recul historique pour Macron

Emmanuel Macron, pourtant inflexible sur le report de l'âge légal à 64 ans, a dû plier face à la pression sociale et politique. La suspension concerne désormais les générations 1964 et 1965, avec un départ à 62 ans et 9 mois pour 170 trimestres cotisés. Une victoire symbolique pour le PS, qui se félicite d'avoir fait bouger le pouvoir.

"Ce rapport de force, il porte ses fruits",

Jérôme Guedj, député PS, résume ainsi cette avancée, tout en reconnaissant que le combat est loin d'être terminé.

La gauche en ébullition

Si le PS se satisfait de ce compromis, la situation est bien plus tendue chez les Insoumis. Éric Coquerel dénonce une "trahison" et refuse de cautionner ce qu'il qualifie de "compromission PS-Lecornu". Une fracture qui pourrait s'aggraver lors du vote final, avec plus de 380 amendements encore en discussion.

Un scrutin serré et des tensions à venir

Malgré les critiques, la suspension devrait être adoptée en première lecture. Mais l'ambiance à l'Assemblée nationale reste électrique. Les écologistes et les communistes, bien que moins virulents, pourraient aussi exprimer leur mécontentement. Un test pour la cohésion de la NUPES, alors que les élections de 2027 approchent.

Le budget de la Sécurité sociale dans la tourmente

Au-delà des retraites, le projet de loi de financement (PLFSS) doit encore être examiné dans son intégralité. La partie "recettes" a été adoptée de justesse samedi, mais les débats sur les dépenses pourraient relancer les tensions. Un enjeu crucial pour le gouvernement, qui doit éviter une motion de censure à tout prix.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (9)

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Claude54

il y a 1 mois

En Allemagne, ils ont augmenté l'âge légal à 67 ans. Nous, on tergiverse. L'Europe nous regarde en rigolant...

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P

Patrick du 67

il y a 1 mois

Les politiques se foutent de nous ! Ils votent des réformes pour leurs copains banquiers, et après ils font semblant de négocier. La gauche est aussi pourrie que la droite !

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G

Gradation

il y a 1 mois

2028 ??? On sera tous morts ou en burn-out avant. Le gouvernement nous prend pour des pigeons. #GénérationSacrifiée (mais bon, je fais pas de hashtag...)

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FreeThinker

il y a 1 mois

@gradation Les projections INSEE montrent un déficit des retraites à 1,8% du PIB en 2030. Le report aggrave le problème, mais la réforme actuelle était mal calibrée.

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veronique-de-saint-etienne

il y a 1 mois

En Occitanie, les maires sont déjà submergés par les demandes. Ce report va encore compliquer les choses. Paris ne comprend rien aux réalités locales !

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T

Trégastel

il y a 1 mois

Ils reportent la réforme pour 2028... parce qu'en 2028, ils ne seront plus là pour en assumer les conséquences. Génial.

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B

Buse Variable

il y a 1 mois

@tregastel-2 Exact ! Les socialistes vendent du rêve, les Insoumis dénoncent la trahison... Pendant ce temps, les retraités galèrent. Pathétique.

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Megève

il y a 1 mois

Un compromis nécessaire pour éviter une crise sociale. La gauche aurait dû être plus unie dès le départ. L'équilibre est fragile, mais c'est déjà ça.

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Louise54

il y a 1 mois

D'après la Cour des comptes, le report de la réforme coûtera 1,5 Md€/an. Un compromis politique, mais pas forcément économique. Les chiffres sont têtus...

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