Un compromis sous haute tension
Ce jeudi, les députés reprennent les débats sur le budget de la Sécurité sociale, avec un enjeu majeur : l'article 45 bis, qui suspend la réforme des retraites jusqu'en 2028. Une concession arrachée par le Parti socialiste (PS) en échange de son abstention dans une motion de censure. Un bras de fer politique qui illustre les divisions à gauche et la fragilité du gouvernement Lecornu.
Un recul historique pour Macron
Emmanuel Macron, pourtant inflexible sur le report de l'âge légal à 64 ans, a dû plier face à la pression sociale et politique. La suspension concerne désormais les générations 1964 et 1965, avec un départ à 62 ans et 9 mois pour 170 trimestres cotisés. Une victoire symbolique pour le PS, qui se félicite d'avoir fait bouger le pouvoir.
"Ce rapport de force, il porte ses fruits",
Jérôme Guedj, député PS, résume ainsi cette avancée, tout en reconnaissant que le combat est loin d'être terminé.
La gauche en ébullition
Si le PS se satisfait de ce compromis, la situation est bien plus tendue chez les Insoumis. Éric Coquerel dénonce une "trahison" et refuse de cautionner ce qu'il qualifie de "compromission PS-Lecornu". Une fracture qui pourrait s'aggraver lors du vote final, avec plus de 380 amendements encore en discussion.
Un scrutin serré et des tensions à venir
Malgré les critiques, la suspension devrait être adoptée en première lecture. Mais l'ambiance à l'Assemblée nationale reste électrique. Les écologistes et les communistes, bien que moins virulents, pourraient aussi exprimer leur mécontentement. Un test pour la cohésion de la NUPES, alors que les élections de 2027 approchent.
Le budget de la Sécurité sociale dans la tourmente
Au-delà des retraites, le projet de loi de financement (PLFSS) doit encore être examiné dans son intégralité. La partie "recettes" a été adoptée de justesse samedi, mais les débats sur les dépenses pourraient relancer les tensions. Un enjeu crucial pour le gouvernement, qui doit éviter une motion de censure à tout prix.