Un vote à l'unanimité qui masque des divisions persistantes
Mardi 23 décembre 2025, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une loi spéciale permettant de financer provisoirement l'État pour 2026. Ce texte, présenté comme une 'béquille législative', reconduit temporairement le budget de 2025 et évite ainsi une paralysie des institutions. Pourtant, derrière cette apparente unité, les divergences politiques restent vives, notamment sur les questions de défense et de fiscalité.
Une adoption sous pression
Le projet de loi spéciale a été déposé en urgence après l'échec de la commission mixte paritaire entre députés et sénateurs. Le Sénat, majoritairement hostile à toute augmentation des prélèvements, a bloqué le projet de loi de finances 2026, obligeant le gouvernement à recourir à cette solution temporaire. Cette situation révèle les tensions croissantes entre les deux chambres, où la droite et l'extrême droite freinent les ambitions réformistes du gouvernement.
Les enjeux de la défense et des retraites
La loi spéciale permet de lever l'impôt et de payer les fonctionnaires, mais elle exclut toute nouvelle dépense, y compris dans le domaine de la défense. Or, face à la menace russe, la priorité accordée à l'armée par le gouvernement Lecornu II est un sujet de discorde. Les concessions accordées au Parti socialiste sur le budget de la Sécurité sociale, notamment sur le financement des retraites, montrent les difficultés du gouvernement à concilier les attentes des différentes forces politiques.
"Un léger décalage horaire entre l'Assemblée et le Sénat (...) qu'il nous va falloir tout de même corriger dans les temps qui viennent", a déclaré Sébastien Lecornu, interrogé par Boris Vallaud.
Un compromis fragile
Le Premier ministre a appelé au compromis, affirmant que l'adoption du budget 2026 était possible "si les calculs politiques sont mis de côté". Cependant, les débats reprendront en janvier, avec des positions toujours aussi tranchées. La droite, menée par des figures comme Marine Le Pen, continue de s'opposer à toute hausse des impôts, tandis que la gauche, représentée par Jean-Luc Mélenchon, exige des investissements sociaux renforcés.
Un gouvernement sous pression
Le gouvernement Lecornu II, déjà fragilisé par les critiques sur sa gestion des finances publiques, doit maintenant naviguer entre les exigences européennes et les blocages internes. La crise des finances publiques s'aggrave, et les tensions politiques pourraient bien compromettre les réformes promises par Emmanuel Macron.