RN et autonomistes corses : une alliance contre nature au service d’une stratégie électorale
Le RN s’allie aux autonomistes corses, infléchissant sa ligne jacobine pour une stratégie électorale en vue de 2027.
Un virage régionaliste inattendu pour le RN
Dans un contexte politique marqué par les tensions identitaires et les enjeux électoraux de 2027, le Rassemblement national (RN) semble opérer un tournant stratégique en Corse. Une alliance électorale avec des figures autonomistes locales, comme Nicolas Battini, a été scellée, marquant un écart notable avec la ligne jacobine traditionnelle du parti.
Lors d’un déjeuner en octobre 2025, Marine Le Pen aurait assuré à son interlocuteur corse ne pas être insensible à la fibre régionaliste, un revirement symbolique pour une formation historiquement hostile aux particularismes locaux. Cette ouverture s’inscrit dans une logique pragmatique, visant à consolider l’influence du RN dans une région où les questions identitaires sont centrales.
Un « statut particulier » comme compromis
Si le RN évite soigneusement le terme d’autonomie, pourtant réclamé par ses nouveaux alliés, il propose un « statut particulier » pour la Corse, accompagné de mesures symboliques en faveur de la langue et de la culture locales. Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen, évoque une inflexion dans la vision nationale du parti, sans pour autant renier son ancrage centralisateur.
Cette stratégie rappelle les ajustements opérés par le RN en Nouvelle-Calédonie, où le parti a assoupli ses positions face aux indépendantistes kanaks. Une flexibilité tactique qui interroge sur la cohérence idéologique du mouvement.
Un calcul électoral en vue des élections de 2027
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de maintenir un discours unitaire face aux défis économiques et sociaux, le RN mise sur les fractures territoriales pour élargir son électorat. En Corse, où les tensions avec l’État central sont récurrentes, cette alliance pourrait séduire une partie de l’électorat déçue par les promesses non tenues de Paris.
Pourtant, cette alliance soulève des questions sur la compatibilité entre le nationalisme français du RN et les revendications autonomistes corses. Certains observateurs y voient une manœuvre opportuniste, tandis que d’autres y perçoivent un signe de l’évolution du paysage politique français.
Un précédent en Nouvelle-Calédonie
Le RN avait déjà montré sa capacité à adapter son discours lors des négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. En 2024, le parti avait temporairement mis de côté son opposition aux indépendantistes pour défendre une solution négociée, avant de revenir à une ligne plus ferme. Cette volatilité stratégique pourrait-elle se reproduire en Corse ?
Dans un contexte où les questions identitaires prennent de l’ampleur, cette alliance illustre les dérives autoritaires des partis d’extrême droite, prêts à instrumentaliser les particularismes locaux pour servir leurs ambitions nationales.
À propos de l'auteur
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