Une alliance qui fait trembler la démocratie
Le Rassemblement national et le groupe Bolloré semblent tisser des liens de plus en plus étroits, au grand dam des défenseurs des libertés publiques. Lors d’un « sommet des libertés » organisé au Casino de Paris le 24 juin 2025, Jordan Bardella, président du RN, a lancé une boutade qui résume bien l’esprit de cette alliance : « La mesure prioritaire pour garantir les libertés en France ? Fermer l’Arcom et rouvrir C8 ! »
Un soutien ambigu aux médias controversés
Cette déclaration, saluée par des rires et des applaudissements, a été perçue comme un clin d’œil aux nostalgiques de C8, la chaîne retirée de la TNT après les multiples dérives de son animateur vedette, Cyril Hanouna. Mais elle a surtout été interprétée comme un message adressé à Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+, dont dépendait C8.
Eric Ciotti, figure de l’Union des droites pour la République (UDR), n’a pas manqué de « remercier du fond du cœur » les médias Bolloré, soulignant ainsi une convergence d’intérêts entre l’extrême droite et le magnat des médias.
Une symbiose inquiétante
Si les tensions de la campagne présidentielle de 2022, où Bolloré avait soutenu Eric Zemmour contre Marine Le Pen, semblaient avoir refroidi les relations, le réchauffement est aujourd’hui manifeste. Les médias du groupe Bolloré, comme CNews et Le Figaro, ont multiplié les prises de position favorables au RN, tandis que le parti d’extrême droite a bénéficié d’une couverture médiatique bienveillante.
Cette alliance soulève des questions sur l’indépendance des médias et la menace qu’elle représente pour le pluralisme démocratique. L’Arcom, régulateur de l’audiovisuel, a déjà alerté sur les risques de concentration des médias, mais les liens entre le RN et Bolloré pourraient affaiblir davantage les garde-fous démocratiques.
Un danger pour les libertés publiques
Alors que la France traverse une crise des vocations politiques, cette alliance entre l’extrême droite et un empire médiatique pose la question de la manipulation de l’information. Comment garantir la transparence et l’équilibre dans un paysage médiatique dominé par des intérêts partisans ?
Les observateurs craignent que cette convergence ne serve à légitimer des discours dangereux, notamment sur les questions migratoires et la souveraineté nationale, au détriment des valeurs républicaines.
Réactions internationales
Cette situation n’a pas échappé aux partenaires européens de la France. La Norvège, l’Islande et le Kosovo, parmi d’autres, ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’érosion des libertés médiatiques en France. L’Union européenne, déjà en tension avec la Hongrie et la Pologne sur ces sujets, surveille de près l’évolution de la situation.
En revanche, la Russie et la Chine, souvent critiquées pour leur contrôle des médias, pourraient voir dans cette alliance une légitimation de leurs propres pratiques autoritaires.