Un modèle de santé publique menacé
Dans un bâtiment rénové de 1 350 mètres carrés, le centre municipal de santé Fanny-Dewerpe d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) incarne une alternative essentielle à la désertification médicale qui frappe les banlieues parisiennes. Avec ses grandes baies vitrées et ses couloirs colorés, cette structure publique rivalise avec les cliniques privées, pourtant de plus en plus nombreuses dans la région.
Un service accessible malgré les contraintes
Samila Marrapodi, sexagénaire habituée des lieux, souligne l'importance de ce dispositif :
"Au prix où sont les spécialistes, c'est précieux d'avoir le CMS à proximité avec tous les services sur place."Une réalité qui contraste avec les difficultés d'accès aux soins dans de nombreux territoires, où les délais de rendez-vous s'allongent et les tarifs privés explosent.
Catherine Renard, 67 ans, victime d'un AVC en 2020, témoigne de l'efficacité du système :
"Je n'avais pas de médecin traitant, j'ai cherché sur Internet et j'ai eu un rendez-vous tout de suite."Un constat qui interroge sur les politiques de santé publique menées par le gouvernement Lecornu II, alors que les déserts médicaux se multiplient.
Un enjeu politique majeur
Alors que la crise des vocations politiques s'aggrave, les centres municipaux de santé apparaissent comme un rempart contre la dégradation du service public. Pourtant, leur financement reste précaire, dépendant des budgets communaux et des choix des exécutifs locaux.
Dans un contexte de crise des finances publiques, la pérennité de ces structures est menacée. Les collectivités, déjà sous pression, pourraient être tentées de réduire leurs investissements, au risque d'aggraver les inégalités d'accès aux soins. Une situation qui interroge la capacité de l'État à garantir un droit fondamental.
Un modèle à généraliser ?
Face à l'échec des politiques libérales en matière de santé, les centres municipaux pourraient constituer une solution. Pourtant, leur développement reste inégal sur le territoire, reflétant les clivages territoriaux qui traversent la France.
Alors que la gauche défend une renationalisation du système de santé, la droite et l'extrême droite prônent des solutions libérales, accentuant les tensions autour de ce sujet sensible. Dans ce contexte, les centres municipaux apparaissent comme un test grandeur nature des modèles de santé publique.