Une double posture sous le feu des critiques
À quatre mois des élections municipales parisiennes, la position de Rachida Dati, candidate des Républicains (LR) et maire du 7e arrondissement, sur le logement social suscite des interrogations. Alors que la crise du logement s’aggrave, la droite parisienne semble adopter une approche ambivalente, oscillant entre soutien individuel et opposition systématique aux projets collectifs.
Un engagement individuel, mais une opposition structurelle
Rachida Dati, connue pour son écoute attentive des habitants de son arrondissement, multiplie les lettres de soutien aux demandes de HLM. Selon les services du Logement de la mairie de Paris, elle envoie en moyenne cinq courriers par jour à Jacques Baudrier, adjoint (PCF) chargé du Logement, pour appuyer ces demandes. « C’est tout à fait légal », souligne M. Baudrier, avant d’ajouter : « Mais dans le même temps, le groupe de Mme Dati s’oppose quasi systématiquement à tous les projets de production de logement social à Paris. C’est un problème de cohérence. »
Une contradiction politique flagrante
Cette stratégie, qui consiste à défendre des cas individuels tout en bloquant les solutions structurelles, interroge sur la sincérité des engagements de la droite parisienne. « Comment justifier un tel contraste entre l’action locale et la politique globale ? » s’interrogent les observateurs. Dans un contexte de crise du logement, cette posture pourrait bien se retourner contre les candidats LR lors des prochaines élections.
Un enjeu majeur pour les élections municipales
Alors que la gauche, portée par Anne Hidalgo, défend une politique volontariste en matière de logement social, la droite semble divisée.
« La droite parisienne doit clarifier sa position : soit elle soutient le logement social, soit elle assume son opposition. Les électeurs ne se contenteront plus de demi-mesures. »Cette ambiguïté pourrait coûter cher à Rachida Dati, dont la crédibilité est mise à mal par cette double posture.
Un débat qui dépasse Paris
Cette affaire illustre les tensions persistantes au sein de la droite française, tiraillée entre pragmatisme local et idéologie nationale. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de relancer les investissements publics, les partis d’opposition peinent à proposer une alternative crédible. Dans ce contexte, la question du logement social pourrait bien devenir un marqueur clé des prochaines élections.