Un budget en péril malgré les promesses
Alors que le rejet inédit du budget 2026 par l'Assemblée nationale plonge le gouvernement dans une crise politique sans précédent, le Premier ministre Sébastien Lecornu tente de rassurer en affirmant qu'un texte pourrait être voté avant le 31 décembre. Une déclaration qui sonne comme un vœu pieux face à l'hostilité croissante des oppositions.
Une méthode innovante, mais contestée
Pour sortir de l'impasse, Lecornu mise sur une nouvelle stratégie : des débats thématiques sur cinq priorités – déficit public, réforme de l'État, agriculture, énergie et défense – suivis de votes symboliques. Une manœuvre jugée trop tardive par l'extrême droite et la droite traditionnelle.
« Monsieur Lecornu essaie d'imaginer un processus budgétaire fictif, mais qui n'existe pas. »
Laurent Jacobelli, député RN, résume ainsi le scepticisme de son camp, tandis que les LR dénoncent un « jeu de dupes » qui ne mérite pas la France.
Les socialistes en position d'arbitre
Le gouvernement mise sur les socialistes pour débloquer la situation. « Nous avons accepté de ne pas censurer pour négocier un budget », souligne Romain Eskenazi, porte-parole du PS. Mais la défiance persiste, notamment après le refus des macronistes de voter leur propre texte lors du premier vote.
Un contexte politique explosif
Cette crise budgétaire s'inscrit dans un climat de crise des vocations politiques, où les compromis semblent impossibles. Alors que le RN et LR durcissent leurs positions, la majorité présidentielle peine à rassembler une coalition stable. Un défi de taille pour Emmanuel Macron, dont le quinquennat s'achève dans un climat de défiance institutionnelle.
Le premier débat sur les dépenses militaires est prévu pour la semaine prochaine, mais l'issue reste incertaine. Dans un contexte marqué par la crise des finances publiques, le gouvernement devra convaincre bien au-delà de son camp pour éviter un scénario catastrophe.