Sarkozy dénonce une justice « partiale » dans son livre choc sur la prison : « Mon crime serait-il de ne pas être de gauche ? »

Par Mathieu Robin 06/12/2025 à 19:13
Sarkozy dénonce une justice « partiale » dans son livre choc sur la prison : « Mon crime serait-il de ne pas être de gauche ? »

Nicolas Sarkozy publie un livre choc sur sa détention, dénonçant une justice « partiale » et une « guerre des pouvoirs ». Un récit intime et politisé.

Un récit intime et politisé

Un mois après sa libération dans l’affaire libyenne, Nicolas Sarkozy publie Journal d’un prisonnier, un ouvrage de 200 pages où il décrit avec précision son séjour de trois semaines à la prison de la Santé. Sous le numéro d’écrou 320/535, l’ancien président évoque une cellule de 12 m², un matelas rigide et une douche « dont ne sort qu’un petit filet d’eau ».

Une plongée dans le quotidien carcéral

Sarkozy décrit un environnement « qui respire le malheur, la lourdeur, le désastre de vies brisées ». Il évoque les fouilles, les cris, les menaces et les repas dans des « petites barquettes en plastique », dont il ne consommait que les laitages et des barres de céréales. Sa routine incluait du sport, des parloirs avec ses avocats et une nouvelle proximité avec la religion, priant à genoux pour « affronter cette injustice ».

Une critique acerbe du système judiciaire

L’ancien président ne manque pas de dénoncer une « douloureuse épreuve judiciaire » et une « obsession à [le] faire [le] coupable idéal ». Il s’interroge : « Mon crime serait-il aujourd’hui de ne pas être de gauche ? » Il compare sa condamnation à l’affaire Dreyfus, tout en reconnaissant avoir eu « bien plus de chance » que le capitaine.

Sarkozy s’en prend longuement aux magistrats, qu’il accuse de partialité, et à Mediapart, qu’il juge responsable d’une « guerre des pouvoirs ». Il déplore une justice qui, selon lui, « ramène l’état de droit en France à bien peu de choses ».

Un livre sans propositions concrètes

Malgré sa critique du monde carcéral, Sarkozy ne propose aucune réforme des prisons. Il exprime une pensée pour les autres détenus, « s’entassant parfois trois ou quatre dans le même espace », mais son récit reste centré sur son propre parcours.

Un contexte politique tendu

Alors que la France traverse une crise des vocations politiques, ce livre s’inscrit dans un climat de polarisation croissante. La droite, en pleine guerre des droites, pourrait utiliser ce récit pour alimenter son discours sur une justice perçue comme « politicisée ». À l’inverse, la gauche pourrait y voir une confirmation des dysfonctionnements d’un système judiciaire en crise.

Un récit qui divise

Entre témoignage personnel et pamphlet politique, Journal d’un prisonnier risque de relancer le débat sur l’indépendance de la justice en France. Dans un pays où les tensions institutionnelles sont vives, ce livre pourrait bien devenir un nouvel enjeu de la crise des vocations politiques.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (6)

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Claude54

il y a 9 heures

En Europe, la justice est bien plus indépendante. Peut-être qu'on devrait s'inspirer de nos voisins sur ce point.

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E

Enora du 69

il y a 10 heures

Tous pourris, tous les mêmes. Bientôt, ils vont nous dire que la prison est un club VIP pour politiciens. LOL

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F

FreeThinker

il y a 11 heures

Les études montrent que les peines sont plus lourdes pour les personnalités politiques. Mais est-ce vraiment lié à un parti pris ou à la médiatisation des affaires ?

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P

Prophète lucide

il y a 11 heures

Ah, la justice partiale... comme par hasard, c'est toujours les mêmes qui se plaignent. Et les autres, ils sont tous des saints ?

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H

Hugo83

il y a 12 heures

La question de l'indépendance de la justice est légitime, mais il faut éviter la généralisation. Certains magistrats font leur travail avec intégrité.

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B

Bourdon Velu

il y a 13 heures

Encore une fois, la justice française montre son parti pris contre les figures de droite. Quand est-ce qu'on arrêtera cette chasse aux sorcières ?

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R

Roscoff

il y a 12 heures

@bourdon-velu C'est facile de crier à la persécution quand on est condamné pour corruption. La justice n'est pas un club politique, monsieur Sarkozy.

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L

Lucie-43

il y a 10 heures

@roscoff La corruption, c'est grave, mais est-ce qu'on peut vraiment comparer un ancien président à un petit délinquant ? La justice est censée être égale pour tous.

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