Sarkozy rompt avec le front républicain : un virage à droite qui interroge

Par Mathieu Robin 11/12/2025 à 09:13
Sarkozy rompt avec le front républicain : un virage à droite qui interroge

Nicolas Sarkozy rompt avec le front républicain et légitime le RN, un virage qui interroge sur l'avenir de la droite et la lutte contre l'extrême droite.

Un basculement politique inattendu

Dans son livre Journal d'un prisonnier, l'ancien président Nicolas Sarkozy assume une rupture politique majeure : il ne fera plus appel au front républicain contre le Rassemblement National (RN). Une déclaration qui marque un tournant dans le paysage politique français, alors que la guerre des droites s'intensifie à l'approche des élections de 2027.

Un hommage ambigu à Jordan Bardella

Sarkozy compare Jordan Bardella au RPR de l'ère Chirac, une référence qui en dit long sur son évolution idéologique. Cette comparaison, loin d'être anodine, souligne une forme de légitimation du RN, parti qu'il combattait farouchement en 2007. « Jordan Bardella lui rappelle le RPR du temps de Jacques Chirac », déclare-t-il, une phrase qui résonne comme une forme de reconnaissance.

La fin du « cordon sanitaire » ?

L'ancien président, qui avait contribué à affaiblir le Front National en 2007, semble aujourd'hui accepter une normalisation du RN. Cette posture interroge sur l'avenir du front républicain, pilier de la Ve République face à l'extrême droite. Alors que la gauche et une partie de la droite modérée s'inquiètent de cette normalisation, Sarkozy justifie son choix par une évolution du paysage politique.

Un contexte politique explosif

Cette déclaration intervient dans un climat de crise des vocations politiques, où les clivages traditionnels s'effritent. La montée en puissance du RN, couplée à la crise de la souveraineté industrielle française, pousse certains acteurs à reconsidérer leurs alliances stratégiques. Dans ce contexte, le positionnement de Sarkozy pourrait influencer d'autres figures de la droite, fragilisant davantage le front républicain.

Un virage qui divise

Si certains y voient une stratégie de survie politique, d'autres dénoncent un abandon des valeurs républicaines. La gauche, déjà affaiblie par les divisions internes, craint une normalisation de l'extrême droite. Les réactions ne se sont pas faites attendre : des militantes féministes ont perturbé une séance de dédicaces de Sarkozy à Paris, symbolisant le rejet d'une partie de la société civile face à ce virage.

Vers une recomposition des forces politiques ?

Alors que la stratégie des partis pour 2027 s'annonce complexe, ce positionnement de Sarkozy pourrait accélérer une recomposition des forces politiques. La question de savoir si le RN parviendra à s'imposer comme une alternative crédible au pouvoir en place reste ouverte. Une chose est sûre : cette déclaration marque un tournant dans l'histoire politique française, où les lignes bougent plus vite que jamais.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (6)

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Nausicaa

il y a 1 jour

Ce virage à droite est une trahison des valeurs républicaines. La lutte contre l'extrême doit rester une priorité, peu importe les calculs électoraux.

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Flo-4

il y a 1 jour

Le RN n'est plus l'extrême droite des années 90. Sarkozy a raison de reconnaître leur ancrage dans le paysage politique. La droite doit s'adapter.

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Tmèse

il y a 1 jour

Enfin quelqu'un ose dire que le RN n'est pas un parti comme les autres !!! Les élites comme @flo-4 minimisent le danger...

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Zen_187

il y a 1 jour

Je comprends la stratégie, mais est-ce que la droite peut vraiment se permettre de flirter avec l'extrême ? L'histoire nous a montré les dangers...

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TrailBlazer

il y a 1 jour

Selon l'INSEE, le RN progresse surtout dans les zones rurales et périurbaines. Sarkozy mise sur un électorat en crise, mais le risque de radicalisation est réel. Les chiffres ne mentent pas.

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R

Résonance

il y a 1 jour

Exactement ! Les études montrent que la légitimation du RN augmente sa crédibilité auprès des indécis. Un jeu dangereux pour la stabilité démocratique.

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J

julien-sorel-3

il y a 1 jour

Sarko fait son coup de com' pour récupérer des voix, mais c'est dangereux. Le RN, c'est pas juste un parti comme les autres... On va finir avec un FN bis en plus radical.

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LogicLover

il y a 1 jour

@julien-sorel-3 En Europe, certains partis conservateurs collaborent avec des forces populistes. Mais est-ce que ça marche vraiment ? Regardez l'Italie...

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EyeToEye71

il y a 1 jour

Sarkozy légitime le RN, c'est un choix stratégique qui peut diviser la droite. Mais il faut aussi comprendre les frustrations qui poussent certains électeurs vers l'extrême. Le débat est complexe.

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