Sécurité sociale : l'Assemblée impose des plafonds aux arrêts maladie, malgré les critiques de la gauche

Par Aurélie Lefebvre 10/11/2025 à 07:30
Sécurité sociale : l'Assemblée impose des plafonds aux arrêts maladie, malgré les critiques de la gauche
Photo par Chelms Varthoumlien sur Unsplash

L'Assemblée impose des plafonds aux arrêts maladie, malgré les critiques de la gauche sur une logique de suspicion envers les patients.

Un durcissement contesté des règles des arrêts maladie

Dans la nuit du dimanche 9 novembre 2025, l'Assemblée nationale a adopté une mesure controversée limitant la durée des arrêts de travail à 30 jours pour une première prescription et à deux mois en cas de renouvellement. Cette disposition, intégrée au projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, suscite l'opposition des partis de gauche, qui dénoncent une logique de suspicion envers les patients et les médecins.

Des dérogations possibles, mais encadrées

Les médecins pourront déroger à ces plafonds uniquement si la situation du patient le justifie, mais cette possibilité reste soumise à une justification écrite. Initialement, le gouvernement souhaitait fixer ces limites par décret, avec des durées encore plus courtes (15 jours en ville, 30 jours à l'hôpital). Un amendement socialiste a toutefois imposé un cadre législatif, évitant ainsi une décision purement exécutive.

La gauche dénonce une mesure injustifiée

Les députés socialistes, communistes, écologistes et de La France Insoumise ont vivement critiqué cette réforme. Sandrine Runel (PS) a notamment alerté sur les risques pour les zones sous-dotées en médecins :

"En zone sous-dotée en médecins, (...) une personne malade retournera au travail faute d'avoir pu trouver un nouveau rendez-vous chez le médecin pour prolonger son arrêt."
De son côté, Paul-André Colombani (Liot) a pointé une logique de suspicion à l'égard des soignants et des assurés.

Un argumentaire économique contesté

Le gouvernement justifie cette mesure par la hausse des dépenses d'indemnités journalières, estimées à 11 milliards d'euros, en progression de 6 % par an depuis cinq ans. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a défendu cette réforme en évoquant une meilleure prise en charge des patients grâce à un suivi plus régulier. Cependant, cette argumentation est remise en cause par les opposants, qui y voient une rationalisation budgétaire au détriment de la santé publique.

Un contexte politique tendu

Cette réforme s'inscrit dans un climat politique marqué par les tensions autour de la stratégie des partis pour 2027. La majorité présidentielle, affaiblie par les critiques sur sa gestion des services publics, tente de rassurer sur sa capacité à maîtriser les dépenses sociales. À l'inverse, la gauche accuse le gouvernement de démanteler progressivement le modèle social français au profit d'une logique libérale.

Des conséquences incertaines

Selon un rapport annexé au projet de budget, cette mesure devrait augmenter le nombre de consultations médicales. Cependant, les opposants soulignent que cette obligation pourrait aggraver les déserts médicaux et précariser les patients, notamment ceux en situation de précarité ou vivant dans des zones rurales.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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