Un pas en avant, mais des lacunes persistantes
Les députés ont adopté en première lecture, mercredi 12 novembre, un nouveau congé supplémentaire de naissance, une mesure phare du gouvernement pour relancer la natalité. Ce dispositif, qui s'ajoute aux congés maternité et paternité existants, permettrait aux parents de prendre jusqu'à deux mois supplémentaires chacun pour s'occuper de leur enfant.
Une mesure insuffisante selon la gauche
Bien que saluée par certains, cette réforme est jugée trop timide par une partie de l'opposition.
"Ce n'est pas une vraie réforme du congé parental", a dénoncé Marie-Charlotte Garin, députée écologiste, soulignant que la mesure "ne répond ni à l'urgence sociale, ni à l'exigence d'égalité".Les critiques portent notamment sur le financement, assuré par le report de la majoration des allocations familiales, une décision perçue comme un coup porté aux familles modestes.
Un congé fractionnable, mais inégal
Le texte prévoit que au moins un mois du congé ne soit pas pris simultanément par les deux parents, une mesure visant à rééquilibrer les rôles au sein du couple. Cependant, l'indemnisation, fixée à 70% du salaire net le premier mois et 60% le second, reste inférieure aux attentes des syndicats et associations familiales.
Un calendrier contesté
Initialement prévu pour juillet 2027, l'entrée en vigueur a été avancée au 1er janvier 2026 grâce à un amendement porté par Sarah Legrain (LFI). Une avancée symbolique, mais qui ne suffit pas à convaincre les opposants, qui dénoncent un manque de vision à long terme dans la politique familiale du gouvernement.
Un contexte politique tendu
Cette adoption intervient dans un climat politique chargé, marqué par la suspension de la réforme des retraites et le rejet du gel des prestations sociales. Le gouvernement Lecornu II tente de mobiliser l'opinion publique en misant sur des mesures sociales, mais peine à convaincre une partie de la gauche, qui réclame des réformes plus ambitieuses.
Vers un Sénat clivé
Le projet de loi doit désormais être examiné par le Sénat, où la majorité de droite pourrait durcir les débats. Les partisans de la mesure espèrent une adoption définitive, tandis que les opposants prévoient de défendre des amendements pour améliorer le texte.